Les cinq premiers rounds ont ressemblé à une danse étrange. Anthony Joshua avançait sans se presser, comme un homme qui connaît déjà la fin du film. Jake Paul, lui, multipliait les esquives, les accrochages, les plongeons dans les jambes du boxeur britannique pour éviter les coups lourds qui menaçaient à chaque seconde. On aurait dit un homme qui court après son souffle plus qu’après la victoire. Puis le 3ᵉ round a tout fait basculer. Une droite claquante, parfaitement tendue, a envoyé Jake Paul au tapis. Le public a compris. Anthony Joshua venait d’ouvrir la porte du chaos.
Au 5ᵉ round, Anthony Joshua a commencé à travailler au corps, méthodique, précis, presque chirurgical. Un crochet gauche, massif, a fait s’effondrer son rival une seconde fois. Le visage du YouTubeur devenu boxeur racontait déjà la suite : la fatigue, la douleur, l’impossibilité de rivaliser avec un ancien champion olympique. Le 6ᵉ round n’a été qu’un verdict. Anthony Joshua a avancé, a trouvé l’angle, et a lâché une droite monumentale. Jake Paul s’est plié comme si on lui avait coupé le courant. L’arbitre a arrêté le combat sans hésiter. KO. Fin de l’histoire. Dans la foulée, le battu américain a confié qu’il pensait avoir la mâchoire cassée. Peut-être. Mais ce soir-là, c’est surtout son ascension qui s’est brisée.
En interview, AJ a fait preuve d’une élégance rare. Il a salué Jake Paul pour son courage, pour son travail, pour l’exposition qu’il apporte au noble art. Mais derrière cette courtoisie, une ambition brûlante s’est révélée.
Joshua veut reprendre le trône en 2026. Il l’a dit sans détour : „Tyson Fury est sérieux et qu’il veut lâcher Twitter, enfiler des gants et venir se battre… Alors monte sur le ring avec moi, en prochain, si tu es vraiment un bad boy.“ Et la boxe retient son souffle.