RUNNING MARATHON DE NEW YORK 2025 New York : le rugissement des géants kenyans

RUNNING MARATHON DE NEW YORK 2025 New York : le rugissement des géants kenyans

Ce 2 novembre, dans les artères palpitantes de la Grosse Pomme, le marathon n’a pas seulement sacré des vainqueurs. Il a raconté une histoire. Celle d’un sprint à couper le souffle entre deux Kényans, d’un record féminin effacé par une reine en pleine ascension, et d’un adieu discret, toutefois émouvant d’un roi du bitume. New York, ce jour-là, a vibré au rythme des foulées et des légendes. Par Khalad
Photos TCS New York City Marathon/DR

Benson Kipruto, l’homme du dernier souffle

Ils étaient deux, lancés comme des flèches dans les derniers kilomètres. Benson Kipruto et Alexander Mutiso, Kényans, frères d’allure, rivaux d’un jour. À l’approche de Central Park, le peloton s’était effacé, ne laissant que ce duel incandescent. Le public hurlait, les jambes brûlaient, les secondes s’étiraient. Et dans un dernier effort, Benson Kipruto a plongé vers la ligne. 2h08’09, 16 centièmes devant Alexander Mutiso. Une victoire au souffle, au mental, à l’instinct. Ce n’était pas un marathon, c’était un duel, une scène de théâtre. Et le coureur kényan Benson Kipruto, ce jour-là, a joué le rôle principal avec une intensité rare.

Hellen Obiri, la reine du parcours

Chez les femmes, Hellen Obiri n’a pas couru. Elle a régné. Déjà victorieuse en 2023, elle est revenue avec une ambition claire : inscrire son nom dans l’histoire. Et elle l’a fait. 2h19’51. Nouveau record du parcours. Margaret Okayo, détentrice du précédent depuis 2003, voit son empreinte remplacée par celle d’une autre Kényane. Hellen  Obiri a couru longtemps accompagnée de Sharon Lokedi et Sheila Chepkirui. Mais dans les derniers kilomètres, elle a accéléré, s’est détachée, et n’a plus jamais regardé derrière. Sa foulée était fluide, son regard déterminé, elle cherchait à marquer sa trace, et elle a réussi.

Photos TCS New York City Marathon/DR

Eliud Kipchoge, le dernier tour

Il est arrivé à New York comme on revient sur une scène familière. À 40 ans, Eliud Kipchoge, double champion olympique, ancien recordman du monde, avait annoncé : « Ce sera mon dernier grand marathon en ville. » Il a tenu le rythme jusqu’à la mi-course. Puis le corps a parlé. Il a ralenti. Il a laissé passer les jeunes. Et il a terminé 17ᵉ, en 2h14’26. Mais ce jour-là, le grand champion n’était pas là pour gagner. Il était là pour saluer. Pour remercier. Pour courir une dernière fois dans une ville qui aime les coureurs comme d’autres aiment les stars. « En me promenant dans les rues, j’ai senti une ambiance joyeuse, une véritable culture de la course à pied », a-t-il confié. « C’est la seule façon pour moi de remercier le public. »

Les autres visages de la victoire

En fauteuil roulant, Marcel Hug a signé sa 7ᵉ victoire à New York. Un record. Chez les femmes, Susannah Scaroni a triomphé avec la même maîtrise. Mais cette édition a aussi été marquée par une absence lourde : celle de la coureuse kényane Ruth Chepngetich, suspendue pour dopage. Une ombre sur le tableau, un rappel que la course à pied, comme tout sport, est aussi une affaire d’éthique.

Photos TCS New York City Marathon/DR

New York, décor de légende

Le marathon de New York, c’est plus qu’une course. C’est une traversée. Cinq boroughs, des ponts suspendus, des foules en délire, des tambours, des pancartes, des cris. C’est une ville qui ne dort jamais, mais qui, ce jour-là, s’arrête pour regarder passer les géants. C’est Central Park, comme une ligne d’arrivée mythique. C’est une ambiance, une énergie, une mémoire collective, New York 2025, c’était ça : un sprint de feu, un record effacé, un roi qui salue, et une ville qui transforme chaque foulée en moment de grâce.

Photos : TCS New YOrk City Marathon/DR