Photos: MotoGP/Kbsp/Michelin/DR

Entre finesse stratégique et domination brutale, Marc Márquez a une nouvelle fois marqué l’histoire du MotoGP. En s’imposant lors du Sprint et de la course principale du Grand Prix de Tchéquie, il prouve que l’expérience alliée à l’audace peut transcender la mécanique. Par Khalad

Sprint : tactique millimétrée et théâtre des pressions

Dès le départ, l’affiche est alléchante : Pecco Bagnaia (Ducati) face à Marc Márquez (Ducati), Fabio Quartararo (Yamaha) en embuscade. Les trois ténors ne tardent pas à se placer, comme s’ils répétaient une chorégraphie connue. C’est pourtant au virage 3 que Marc Márquez dégaine son instinct de prédateur. Le champion catalan plonge, s’empare du leadership sans contestation, et creuse l’écart. Mais dans les coulisses, une guerre invisible se joue : la pression des pneus. Pour éviter une sanction, certains ralentissent volontairement.

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Coup de pression

Pedro Acosta (KTM) double son illustre compatriote, qui se glisse dans sa roue, jouant avec les paramètres de sa moto comme un violoniste avec ses cordes. Lorsque le moment est idéal, le #93 réactive sa furie. À deux tours de la fin, il dépasse le jeune prodige avec l’élégance d’un champion et s’envole vers une 11ᵉ victoire en Sprint. Derrière, Pedro Acosta et Enea Bastianini (KTM) offrant au constructeur autrichien un podium inespéré. Fabio Quartararo, malmené, mais courageux, termine 5ᵉ. Pecco Bagnaia rétrograde, submergé dans le dernier virage par Raul Fernandez (Aprilia trackhouse)

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Course principale : Duel d’orfèvres et envol d’un roi

Sur l’asphalte sec de Brno, le spectacle débute dans le calme. Le trio de tête Pecco Bagnaia (Ducati) Marc Márquez  (Ducati), Fabio Quartararo (Yamaha) s’élance sans friction. Mais les équilibres sont précaires. Marc Márquez tente une attaque trop précoce, perd du temps et se fait dépasser par Marco Bezzecchi (Aprilia), auteur d’un ballet aérien dans les premiers tours.

Marc Márquez appuie fort pour s’échapper

Marco Bezzecchi se faufile, dépasse Fabio Quartararo et Pecco Bagnaia, et prend la tête. Mais Brno appartient à Marc Márquez. Le vétéran catalan revient méthodiquement, profite d’une faute de l’Italien, et reprend les commandes. Son coéquipier italien, en difficulté, cède ses positions à Pedro Acosta (KTM) et Enea Bastianini. Ce dernier, fougueux, chute après une remontée fulgurante. Devant, le trio Marquez/Bezzecchi/Acosta joue à se devancer, mais la partition est connue : Marc Márquez accélère et prend le large.

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5ᵉ doublé record pour Marc Márquez

Le dernier tour est une formalité. Le #93 passe la ligne avec deux secondes d’avance, s’offrant son 5ᵉ doublé consécutif et battant un record vieux d’une décennie. Marco Bezzecchi conserve la 2ᵉ place, Pedro Acosta résiste au retour de Pecco Bagnaia et offre à KTM un podium historique.

Un week-end gravé dans le marbre

Jorge Martin, champion du monde en titre, complète son retour avec une superbe septième place après être parti 12ᵉ, une performance saluée comme une victoire personnelle. Fabio Quartararo, discret cependant solide, termine 6ᵉ. Johann Zarco (Honda LCR), piégé par son choix de gommes, s’effondre à la 13ᵉ place.