Le 20 février, la talentueuse Lexa Gates a fait une halte remarquée à Paris lors de sa première tournée en tête d’affiche. La Boule Noire, cette salle intimiste au charme particulier, s’est muée en un écrin parfait pour accueillir la chanteuse venue du Queens, à New York, qui a offert un spectacle authentique et espiègle. Par Mai-Linh Tran

À seulement 23 ans, Lexa Gates s’affirme déjà comme une étoile montante du R&B et du rap, grâce à son dernier album « Elite Vessel ». Entre introspection et humour, ses morceaux naviguent harmonieusement entre des mélodies envoûtantes et des rythmes enveloppants, sublimés par une voix grave et singulière, contrastant avec son attitude désinvolte. Derrière cette apparente nonchalance, une bienveillance naturelle se dégage. Sur scène, elle jongle avec virtuosité entre profondeur et autodérision, enchaînant morceaux introspectifs et punchlines teintées de second degré. Son style, à la croisée de la douceur et de l’insolence, la rend aussi intrigante qu’attachante. Lexa Gates se révèle accessible, à l’image de cette amie cool avec qui l’on aimerait passer du temps après le concert.

Photos : BellaJoli Gedeon/Lexa Gates/Zach Arquilevich/DR

Un show sincère et une énergie contagieuse

Dès son apparition sur scène, Lexa Gates a envoûté l’audience avec une présence sobre et magnétique. Exit les artifices inutiles : armée de son seul micro, elle a tissé une véritable connexion avec la salle. Entre ses titres phares, comme « Angel » qui a cartonné en 2023 avec plus d’un million de streams, et des morceaux plus confidentiels de son album, sa voix grave et envoûtante a révélé toute sa puissance en live. En matière d’interaction, malgré une certaine retenue due à la barrière de la langue, Lexa a tenté quelques échanges avec le public. Une légère maladresse rapidement effacée par son attitude décontractée, ses blagues et ses sourires complices. Une artiste en rodage scénique, certes, mais dont l’authenticité triomphe sur le reste.

Un concert trop court… mais intense

Si l’on devait reprocher une chose à ce concert, ce serait sa durée : trop courte ! Après une première partie prometteuse assurée par Lagrace, Lexa Gates a enchaîné ses morceaux avec une fluidité impressionnante, si bien que le spectacle s’est achevé avant même que le public ait pu en savourer chaque instant. Une frustration positive, témoignant de l’attrait de son univers et de l’envie d’en découvrir davantage. Avec ce passage remarqué à La Boule Noire, Lexa Gates confirme son immense potentiel et prouve que son ascension ne fait que commencer. Prochaine étape : une salle plus grande, un set plus long et encore plus de spontanéité. Une chose est sûre : on n’a pas fini d’entendre parler d’elle.

Photos : BellaJoli Gedeon/Lexa Gates/Zach Arquilevich/DR