La ligne d’arrivée franchie sur l’historique avenue du 17 juin de Berlin, Ophélia Butin est restée debout, imperturbable, mais émue par la grandeur de son exploit. „C’était un combat. Mes jambes ont tenu le coup, le chrono n’était pas celui que j’espérais, mais je repars avec un nouveau record personnel“, a-t-elle déclaré avec une humilité touchante.
Courir le marathon de Berlin était un rêve pour Ophélia, le premier des six défis majeurs qu’elle s’est imposée. Arrivée la veille dans la capitale allemande, ce rêve est devenu réalité. Ophélia Butin court depuis ses années de lycée, mais a également passé plus de deux décennies à maîtriser l’art de l’équitation, en particulier le saut d’obstacles, où elle a brillé. Au lycée, elle a été poussée vers l’athlétisme, où elle a commencé par exceller en demi-fond, une discipline qui lui a procuré des sensations exaltantes, complémentaires à celles de l’équitation. Elle a fait ses débuts dans le marathon à Paris et après cette première course, elle était devenue accro. „L’énergie est incroyable“, avait-elle déclaré après sa prestation. Après avoir enfin eu la chance de courir un marathon, il était temps pour elle de commencer à s’entraîner plus sérieusement. Elle courait ou s’entraînait régulièrement quatre jours par semaine lorsqu’elle ne se préparait pas pour un marathon. Seule, avec juste quelques conseils d’amis, elle est très pointilleuse sur son entraînement. Mais pour être bien au point, c’est insuffisant pour Ophélia. Courir est comme une thérapie gratuite, c’est relaxant tout en se vidant la tête. Des signes qui la confortent dans la discipline et l’encouragent à continuer à courir de longues distances. Elle a ensuite couru son deuxième marathon parisien avec succès, avant de penser à participer à l’épreuve prestigieuse de Berlin. Pour beaucoup d’entre nous, courir ne serait-ce qu’un marathon serait un accomplissement majeur, mais pour Ophelia Butin, un marathon n’est que le début d’une longue série.
En fait, la jeune femme veut enchaîner les „World Marathon Majors“ en repoussant ses limites à chaque course. Outre le challenge sportif, le culturel a aussi sa part pour découvrir l’histoire de Berlin, l’élégance de Londres, la beauté de New York, la fougue de Chicago, l’expérience de Boston et l’exotisme de Tokyo. Chaque marathon est unique, offrant des défis différents et des souvenirs inoubliables. Ce pari fou de courir les six marathons majeurs est loin d’être gagné, mais de plus en plus à sa portée. En effet, dans le monde de la course à pied, un défi ultime pour les coureurs passionnés est de courir ces épreuves phares. Ces marathons exceptionnels sont réputés pour leur niveau de compétition et leur prestige, et peu de coureurs amateurs ont réussi à les compléter.
La préparation pour un marathon est déjà un défi en soi, mais Ophélia devait également trouver un équilibre entre son entraînement intensif, ses responsabilités familiales et son travail en agence de communication. En semaine, des sorties épisodiques après le travail et le week-end, des longues sorties d’entraînement en famille transformées en vrais moments de partage avec son fils et son conjoint, qui l’accompagnent de loin pendant qu’elle parcourt des kilomètres. Une expérience qui renforce les liens familiaux et montre l’importance de poursuivre ses rêves. Sa nouvelle vie a commencé à prendre forme. Elle a couru presque tous les jours dans la capitale, souvent seule, où elle a ressenti un élan positif dans la vie après une grossesse compliquée. Son corps ressemblait lentement à l’athlète qu’elle était devenue, et la confiance en soi a commencé à s’accumuler. Pendant les semaines qui ont suivi, elle a fait des recherches sur l’itinéraire pour ses points de rupture les plus courants, comme les montées. Elle était prête à échouer en se donnant la permission de marcher si elle devait le faire. Mais en même temps, elle savait qu’elle avait à chaque fois la possibilité de courir lentement, s’il le fallait, lors de grosses difficultés dans les parcours. Ophelia Butin s’est pleinement engagée dans le processus et a commencé à s’entraîner non seulement dur, mais aussi intelligemment. Pour ce faire, elle s’est attaché les services de la coach Suzy One, l’une des meilleures pour les coureurs. Avec plus de dix semaines de préparation (plus de 500 km) et 52 heures d’efforts, elle était fin prête pour sa première échéance allemande. Le jour du premier marathon, à Berlin, l’excitation était palpable. Ophelia était parée à affronter les 42,195 kilomètres qui l’attendaient.
Durant l’épreuve, alors que son tableau de marche était parfait, elle a eu subitement une petite défaillance au 28ᵉ kilomètre, plus d’énergie et s’est mise même à marcher une petite trentaine de secondes, avant de se reprendre à courir, même lorsqu’elle avait encore un manque de puissance. Étonnamment, ses jambes ont toujours tenu la distance et même après ce petit passage à vide, elles lui ont été d’un grand secours pour terminer l’épreuve allemande. Finalement, après une course pleine de détermination et de persévérance, Ophélia Butin a franchi la ligne d’arrivée de son premier marathon majeur à Berlin. Les émotions étaient fortes alors qu’elle réalisait l’ampleur de son accomplissement. Non seulement, elle a réussi cette performance, mais elle avait également montré à ses followers, à sa famille et à elle-même qu’avec de la passion et de la détermination, tout est possible. Après Berlin, elle ira outre-manche s’attaquer au Marathon de Londres, inspirant les autres avec son histoire et encourageant les mamans et les papas du monde entier à poursuivre leurs rêves, peu importe les défis qui se dressent sur leur chemin. Sa détermination et son amour pour la course à pied sont un rappel puissant que nous sommes tous capables de grandes choses, quel que soit notre rôle dans la vie. À suivre…
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