La présentation détonnait d’emblée, commençant par un panel de grandes sculptures d’animaux en bois, carton et papier poussés au centre de l’espace rectangulaire de la piste. À l’instar d’un défilé festif dans un village, le ton est donné, invitant les invités à se laisser emporter dans la contemplation de cette atmosphère magique.
L’inspiration de la collection est l’appartement de Gabrielle Chanel au 31 rue Cambon, où une collection d’objets d’art y était conservée, notamment des sculptures et des dessins représentant des lions, des biches, des cerfs, des oiseaux et des chameaux. Renouvelant sa confiance à l’artiste Xavier Veilhan, Virginie Viard a souhaité qu’il reconstitue le bestiaire de l’appartement. Comme sur une place de village, un cortège festif se prépare et s’élance. Onze animaux monumentaux en bois, carton et papier créés par le plasticien français cachent des modèles, puis s’ouvrent pour les laisser s’échapper.
Les mannequins ont commencé à entrer portant des looks typiquement Chanel. Des animaux comme des chatons, des corgis, des lapins et des hirondelles, des biches, des cerfs sont brodés sur des robes manteaux et des costumes courts en tweed sur fond de camélias emblématiques de la maison. Le costume Chanel est très court cette année, exposant bien les jambes.
Les accessoires allaient des hauts-de-forme, des nœuds papillon et des gants blancs aux bottes lacées et aux bottines dorées avec des orteils noirs rappelant les bottines Madison des années 1920 que portaient les gangsters. Les looks comprenaient des capes en satin, des jupes plissées, des vestes à double boutonnage (certaines avec des queues), des chemises de smoking, des paillettes, des shorts courts et des jupons. Robes et combinaisons tout en légèreté et raffinement, superpositions, transparences, volants, plissés, fines bretelles et dentelles repeintes, sont confectionnées en tulle de soie, taffetas, organza, crêpe Georgette et dentelle chantilly. Pas une couche d’exagération. Les jupes en mousseline transparente défilaient parmi les robes droites à paillettes argentées garnies de plumes d’autruche, et le tout était accompagné de brins de colliers et de boucles d’oreilles en argent, lâchés le long du corps. Les escarpins classiques à bout droit étaient en plein écran, accessoirisés par des chaussettes en cristal et des bas en résille blanche. Pour clôturer ce beau spectacle Haute Couture, l’incontournable mariée était vêtue d’une robe avec des hirondelles brodées dessus.