Jeune prodige de ski alpin, sur les traces de Jean-Claude Killy, sacré Champion de France Junior de descente en 1968, le parisien goûte cependant au sport automobile en participant en 1972 presque par hasard à la sélection du Volant Elf. Un essai concluant puisque qu’il gagne le trophée sur le circuit Paul Ricard au Castellet. Un tremplin pour une future carrière en sport automobile se dessine pour lui surtout que son talent fait l’unanimité. Sa décision ne se fait pas attendre et Patrick Tambay choisit de poursuivre en sport automobile et débute en monoplace au sein de la fameuse Formule Renault. Vice-champion d’Europe de Formule Renault en 1973, pour sa première année, il voit les portes de la Formule 2 (antichambre de la F1), s’ouvrir devant lui. Second du championnat en 1975, il est le favori évident pour la saison suivante qu’il termine malheureusement à une 3e place rédhibitoire pour un passage direct en Formule 1.
Il décide alors de rebondir aux États-Unis sous la houlette de Carl Haas afin de disputer la série Can Am. Le français parfaitement à son aise outre-atlantique parvint à décrocher le titre Can Am en 1977 avec une série de victoires impressionnantes.
Ses exploits en Can Am laissent pantois les team de F1 et c’est chez une modeste monoplace Ensign du team Surtees qu’il fit ses débuts en Grand Prix en cours d’année 77. Une course plus tard, il change d’équipe et rejoint le Theodore Racing avec lequel il score à 3 reprises. L’année suivante, Patrick Tambay est promu chez McLaren. Une équipe prestigieuse dans laquelle il fait équipe avec le champion du monde britannique de Formule 1 James Hunt qui disputait, cette année-là, sa dernière saison complète chez McLaren. Malgré quelques exploits dus à son talent, les 2 saisons furent plus que laborieuses du fait d’une monoplace dépassée et des choix hasardeux de l’écurie.
Sans volant pour la saison 1980, il retourne en championnat Can Am et y décroche un second titre, de quoi ramener une nouvelle fois son nom dans la liste des pilotes potentiels des équipes de F1. En 1981, il signe de nouveau avec l’écurie Theodore, qui construit désormais ses propres monoplaces. Il marque un point sur la première épreuve de la saison en Californie sur le tracé de Long Beach. Mi-saison, il décide de quitter son équipe pour rejoindre l’écurie Talbot Ligier. Mal lui en a pris, une vraie catastrophe : 8 départs, 8 abandons ! De nouveau sans volant, il fait le choix de revenir en Can Am, mais ne participe qu’à une course de la saison 1982. En effet, il se voit offrir la possibilité de piloter la Ferrari numéro 27 laissée vacante suite à l’accident mortel de Gilles Villeneuve, à Zolder le 8 mai 1982. Les deux saisons de Patrick Tambay chez Ferrari seraient sa période la plus réussie en Formule 1. Le pilote français est parvenu à gagner 2 fois et est monté 8 fois sur le podium et a marqué des points à 14 reprises.
Deux saisons fructueuses avec la Scuderia qui ont fortement aidé Ferrari à remporter deux championnats du monde des constructeurs.
Après son passage chez Ferrari, Patrick Tambay rejoint l’écurie française Renault pour faire équipe avec le pilote anglais Derek Warwick. Motivé par ce nouveau challenge, il confirme ses performances avec d’emblée une pole position et une deuxième place sur le circuit de Dijon Prenois. Mais le manque de fiabilité des monoplaces françaises ne lui ont pas permis de s’exprimer et les deux années „Renault“ furent laborieuses. L’année 86, il rejoint son mentor Carl Haas et quelques ingénieurs chez Lola. Une saison encore chaotique avec cette nouvelle monoplace à moteur Ford, qui s’achèvera par la faillite du team en fin d’année et qui sonnera le glas de sa carrière en Formule 1. Pilote éclectique, Patrick Tambay a aimé courir dans d’autres séries en même temps. Avant de mettre fin à sa carrière en Formule 1, le pilote français avait déjà disputé avec brio les 24 Heures du Mans à trois reprises en 1976, 1977 et 1981 avec Renault, Rondeau et Jaguar, mais sans jamais terminer la course. Cependant, c’est en 89 qu’il enregistrera son meilleur résultat au championnat en terminant 4e.
Il participe aussi au Rallye Paris/Dakar avec pour copilote Dominique Lemoyne et pour son baptême en 1987 avec Lada, et se fait remarquer en remportant une étape. Considéré comme l’un des favoris pour l’édition 1988 au volant d’un Range Rover, Tambay termine finalement à la 3e place finale, avec 2 victoires d’étapes. Passé chez Mitsubishi pour l’édition 1989, le français réédite sa meilleure performance finale avec une victoire d’étape. Après sa retraite sportive, Patrick Tambay rejoint le monde médiatique et fut commentateur avec succès pour la télévision.
„Je suis attristé d’apprendre le décès de Patrick Tambay. Il a été un grand talent et un ambassadeur de la Formule 1 tout au long de sa vie. Il nous manquera tous profondément et nos pensées et nos prières accompagnent sa famille et ses amis en ce moment triste, a déclaré triste Stefano Domenicali,
„Nous sommes tous vraiment attristés par la nouvelle du décès de Patrick Tambay. Il a été l’une des vraies stars des années 80 en remportant deux courses avec la Scuderia et en contribuant à remporter les titres Constructeurs en 1982 et 1983“, communique Ferrari