Alessandro Michele lui a longtemps vu une affinité entre les rayures de Gucci et les rayures d’Adidas. Mais chaque fois qu’il a essayé d’expérimenter, des sonnettes d’alarme se sont déclenchées. Alors, il l’a officialisé, avec une véritable collaboration entre Gucci et Adidas dans une collection basée sur la fluidité des genres. Une alliance matérialisée par un logo mêlant le trèfle iconique de la marque sportive à la mention Gucci en toutes lettres.
„Les rayures et les lignes sont des symboles incroyables“, a déclaré le directeur créatif de Gucci.
Cette fluidité des genres plus calme marque le retour de Gucci sur le podium milanais.
Le créateur le plus connu pour mettre les hommes dans des vêtements féminins, habille désormais les femmes dans des vêtements masculins. Cette collection est une belle célébration de la beauté plus calme des femmes dans la mode masculine, plutôt l’énergie qui enfreint les règles des hommes dans les robes. La plupart des 84 mannequins, quel que soit leur sexe, portaient des tailleurs-pantalons.
„Je marche toujours entre les sexes“, se défend Alessandro Michele.
La salle d’exposition était équipée de miroirs censés refléter la multiplicité de la mode. Un seul vêtement peut être beaucoup de choses selon la façon dont il est porté, et même changer à mesure qu’il vieillit. La pièce maîtresse de la collection plus large, qu’il utilise pour souligner l’interaction entre les sexes, a ouvert le spectacle avec fluidité avec une femme vêtue d’un tailleur-pantalon croisé élégamment surdimensionné. Le spectacle fut surtout une révélation pour une collaboration avec Adidas. Une coopération qui comprenait des costumes pour hommes dans des tons bleu royal et violet dignes de la piste, avec les rayures Adidas sur les manches et le pantalon avec Gucci écrit sous le trèfle de la marque de sport. Le spectacle était également une révélation pour une collaboration avec Adidas.
Les choix pour elles étaient multiples, allant d’un corset à deux marques à une robe de style athlétique, des joggings faits de jolis tricots à motifs, associés à des talons et non à des baskets ; ou une superbe robe blanche d’inspiration victorienne avec une jupe ample et entièrement à volants.
Coté couvre-chefs, des bonnets de bain avec le logo Adidas et des casquettes de baseball à double facture permettant à chaque marque de partager avec élégance leurs différences. Des costumes croisés en velours côtelé avec un logo trèfle adapté à Gucci sur la poche poitrine, des baskets Gazelle sur-mesure et des triples rayures rappelaient l’élégance déjantée des survêtements Adidas dans le film culte de 2001 de Wes Anderson, The Royal Tenenbaums. Le trèfle est également apparu sur les grands sacs de voyage et en imprimé sur les pantalons. Alessandro Michele sait pertinemment que l’histoire de Gucci avec sa bande emblématique rouge-vert-rouge a un héritage retracé à la course de chevaux Palio en Toscane au XIIIe siècle, mais pour lui Adidas a su apporter de l’élégance dans les vêtements de sport. Une initiative qui pourrait bien signer non pas une étape de plus dans la „streetification“ du luxe, mais bel et bien un pas en avant dans la luxification des marques sportives, à suivre…
Parmi les invités VIP figuraient Rihanna, son petit ami A$AP Rocky et Stan Smith, connu pour la chaussure de tennis Adidas homonyme.