Neuvième victoire du catalan Marc Marquez (Honda) champion du monde cette saison, un succès construit au fil des tours, comme une guerre psychologique menée aux dixièmes de secondes avec son rival Valentino Rossi (Yamaha) leader pendant les deux tiers du Grand-Prix de Malaisie. En effet, le vétéran italien a chuté à quelques tours de l’arrivée dans une course qu’il a dominée dès le premier virage.
Pour éviter le fiasco de la course de Silverstone avec l’annulation du Grand-Prix de Grande-Bretagne suite aux mauvaises conditions météo, les départs des courses ont été avancés de deux heures, car les prévisions sur le tracé de Sepang étaient exécrables. Ce changement d‘ horaires a porté ses fruits, avec une course qui a eu lieu sur une piste sèche avec un beau ciel bleu, mais sous une chaleur et une humidité intenses.
Malgré une 80e pôle position dans la douleur, Marc Marquez (Honda) a du s’élancer seulement septième après avoir écopé de six places de pénalité pour avoir gêné Andrea Iannone (Suzuki) lors de la qualification principale. La meilleure place de la grille est revenue à son dauphin, le français Johann Zarco (Yamaha Tech3) devant Valentino Rossi (Yamaha) et Andrea Iannone (Suzuki). Dès le départ, un étonnant Valentino Rossi réussi à prendre le meilleur envol devant son compatriote Andrea Iannone (Suzuki) , le toujours incisif australien Jack Miller (Ducati Pramac) et le français Johann Zarco (Yamaha Tech3) avant le premier virage. Marc Marquez (Honda) est septième et commence sa partie avec autorité. Il se frotte avec son équipier espagnol de chez Honda Dani Pedrosa en le dépassant avant de remonter vers le groupe de tête. Maverick Viñales(Yamaha) récent, vainqueur en Australie, est onzième devant le pilote local Hafizh Syharin (Yamaha Tech3) parti dernier ! Le deuxième tour se résume avec une grosse frayeur pour le champion du monde qui perd sa moto, mais par un geste d’équilibriste reste sur ses roues, mais perturbe l’italien Andrea Iannone qui coupe pour éviter la collision entraînant sa chute.
Valentino Rossi parti seul en tête avec un Marc Marquez revenu de loin en chasseur derrière lui, avec un écart qui n’excède jamais plus de 1″2. Alex Rins et sa Suzuki remontent les pilotes devant lui un par un et se défont même de la Ducati officielle d’Andrea Dovizioso jamais dans le coup ce week-end. Dans le dernier quart de la course à six tours de la fin, l’écart entre les deux multiples champions tombait régulièrement d’un dixième par tour. Se dessinait alors un grand duel final, ce qui signifierait pour Valentino Rossi le retour au succès après celui d’Assen en 2017, tandis que pour Marc Marquez, la poursuite d’une course triomphale cette saison.
Une alléchante fin de course commençait à se dessiner pour ces deux grands pilotes, mais juste au moment où la jonction devient très proche, une erreur aussi inhabituelle que surprenante du métronome Valentino Rossi, met fin au suspense. Au coin du premier virage en fin de ligne droite, il perd l’adhérence et glisse à terre hors du virage, laissant le champ libre avec son poursuivant. L’erreur de l’italien pourtant peu coutumier du fait laissa tout le monde pantois. Dans le dernier tour, Alex Rins (Suzuki) croque facilement Johann Zarco (Yamaha Tech3) qui ne peut résister, mais prend quand même un podium avec une troisième place méritée.. Maverick Viñales (Yamaha) est quatrième en dépit d’un habituel départ désastreux devant le futur retraité espagnol Dani Pedrosa (Honda) et… Andrea Dovizioso seulement sixième. Le local de l’épreuve Hafizh Syahrin prend la dixième place et la première des débutants devant un public tout acquis à sa cause.
Valentino Rossi réagit après sa déconvenue : „On aurait pu vivre un rêve. Gagner en même temps que mon frère Luca Marini aurait été un moment inoubliable. Sans doute le plus beau jour de ma carrière. C’est dommage. Mais on essaiera à nouveau.“
En poursuivant : „J’attaquais vraiment. Je voulais garder ce mince avantage pris devant Marquez. Je voulais qu’il mouille son cuir pour venir le chercher. On a progressé avec la Yamaha, mais il nous manque encore quelque chose pour la fin de course. Alors bien sûr, on dira que j’ai eu tort, que je suis parti à la faute. Ce sera une motivation supplémentaire.“
Il termine sur le résultat de ses équipes : „Ce dimanche a été fantastique. C’est inoubliable, il manque juste la cerise sur le gâteau. C’était important pour l’équipe de gagner. Nous sommes très heureux pour Pecco Bagnaia et Luca a remporté son premier succès. Nous avons quatre ou cinq pilotes qui peuvent être de vrais pilotes MotoGP. On y travaille.“
Marc Márquez : „Oui. Vous savez, j’ai attaqué à la limite. Je suis parti de derrière. Mon départ n’était pas parfait, mais j’ai alors commencé à doubler les autres pilotes un par un. Puis, j’ai surchauffé le pneu arrière et, pendant quelques tours, je les ai juste refroidis, car le pneu avant surchauffait également, et le feeling n’était pas très bon. Puis, j’ai commencé à me sentir de mieux en mieux et j’ai commencé à voir que je rattrapais Valentino, ce qui m’a donné une motivation de plus en plus grande. Après son erreur, j’ai ralenti pour terminer la course.“
Succès de Luca Marini (Sky Racing Team VR46) sur cette piste de Sepang en Malaisie. Le pilote italien, frère de Valentino Rossi remporte sa première victoire haut la main de main devant le portugais Miguel Oliveira (KTM) et son coéquipier Pecco Bagnaia (Sky Racing Team VR46). Ce dernier décroche le titre de champion du monde de Moto2 2018. Une consécration pour ce pilote italien qui a remporté son duel face à un très rapide mais inconstant Miguel Oliveira.. Auteurs d’une saison complète sans abandon, les deux pilotes se sont cherchés malgré des revers de part et d’autre avec une première partie favorable à l’italien, la suite pour le lusitanien, mais au final, l’italien s’est montré le plus solide en remportant un plus grand nombre de victoires (huit contre deux).