Épreuve inaugurale de la saison 2021 du Championnat du monde des rallyes, le Rallye de Monte-Carlo a été dominé par Sébastien Ogier (Toyota) lequel s’offre son 8e triomphe dans l’épreuve monégasque. Une réussite qui lui permet de surclasser le légendaire Sébastien Loeb et ses 7 victoires sur cette épreuve.
Pour ce qui sera sa dernière saison complète en WRC, le champion du monde sortant a envoyé un message clair à ses rivaux en s’adjugeant 8 des 14 spéciales de l’épreuve, reléguant son coéquipier gallois Elfyn Evans (Toyota) à 32,6 secondes et le belge Thierry Neuville (Hyundai), à plus d’une minute. De plus, il remporte la Power Stage. Dire que 2020 aurait dû être la dernière année de Sébastien Ogier qui à 37 ans avouait vouloir lâcher prise. Mais la pandémie a tronqué ses plans, et cela semble avoir été visiblement le bon choix.
L’entame du jeudi soir, fut un festival de l’estonien Ott Tänak (Hyundai). Ce dernier s’est d’abord montré le plus rapide dans la première spéciale avec 3“ de marge sur son jeune rival finlandais Kalle Rovanperä (Toyota) avant de gagner 3 dixièmes supplémentaires dans la suivante alors qu’il avait calé au départ.
Les conditions étaient humides, mais quelques plaques de verglas au début du parcours ont rendu l’adhérence imprévisible. Ott Tänak, comme l’immense majorité des concurrents de la catégorie WRC-1, a opté pour les pneus asphalte super-tendres proposés par le nouveau manufacturier du WRC Pirelli. Décomplexé et exempt de tout souci, Kalle Rovanperä fait parler sa pointe de vitesse, il termine cette journée au second rang, 5“2 devant son équipier Elfyn Evans. Ce dernier a failli se faire piéger dans la première spéciale. Thierry Neuville (Hyundai) se place en 4e position à 16“ de son équipier leader. Co-piloté pour la première fois par son jeune compatriote Martijn Wydaeghe, après sa séparation avec son copilote historique Nicolas Gilsoul, la semaine dernière, le duo belge a progressivement pris ses marques malgré un souci de radio.
Sébastien Ogier (Toyota) pointe à moins d’une seconde. Une montée en régime assez discrète pour le local et favori de l’épreuve qui, affublé de problèmes de freins, a toutefois collé près de 30“ au pilote espagnol Dani Sordo (Hyundai). Désormais dans la cour des grands, le jeune français Pierre-Louis Loubet (Hyundai) qui découvre l’épreuve, accuse déjà 25“1 de retard sur Dani Sordo et devance tout juste Andreas Mikkelsen (Skoda ) leader de la catégorie WRC-2.
L’incident du jour revient au finlandais Teemu Suninen (Ford), premier pilote à abandonner. Après avoir affiché un excellent rythme, il semblait en mesure de s’emparer des commandes dans la première spéciale avant qu’un contact avec un mur de terre ne l’envoie irrémédiablement en tonneaux en contrebas de la route. Le lendemain, les concurrents entrent enfin dans le vif du sujet. Leader la veille, Ott Tänak (Hyundai) perd d’emblée les commandes au profit de deux pilotes Toyota, Kalle Rovanperä d’abord puis Sébastien Ogier. Le français, impérial sur ces routes de montagne à l’ouest de Gap avec enfin une voiture parfaite, remporte les 3 chronos de la matinée et s’empare de la tête à la pause avec 11“3 d’avance sur un 3e pilote Toyota, Elfyn Evans. Cependant, une crevaison ruine sa bonne dynamique qui profite à son poursuivant au point de pointer en tête après les 6e et 7e spéciale du rallye concluant cette journée.
Ott Tänak termine la journée à la 3e place à 25“3 derrière Elfyn Evans. Pris en sandwich par les pilotes Toyota, il reste toutefois pour l’instant le seul pilote de la marque coréenne en lice pour la victoire.
Second la veille, Kalle Rovanperä (Toyota) subit ces routes aux conditions changeantes, il perd constamment du temps face aux pilotes plus expérimentés de plus, une pénalité de 10“ pour un pointage tardif dans la zone de contrôle de la 4e spéciale s’ajoute à son malheur. Il est désormais 4e, à 53“1 de la tête. Thierry Neuville (Hyundai) 5e compte déjà 59“1 de retard sur les meneurs.
Des performances en berne pour le pilote belge victime d’un tête-à-queue et de mauvais choix de gommes. Tout comme Dani Sordo 6e, qui a du piloter une voiture équipée par moments de pneus cloutés sur des routes sèches. Chez les WRC-2, le norvégien Andreas Mikkelsen (Skoda) 7e quasi-intouchable devance déjà son principal rival Adrien Fourmaux (Ford) de 47“1. Le japonais Takamoto Katsuta (Toyota) en manque de confiance se retrouve entre les deux premiers du WRC2, au 8ème rang mais devant le britannique Gus Greensmith (Ford ). Exit Pierre Louis Loubet, victime d’une sortie de route spectaculaire dans l’ultime spéciale de la journée. Le samedi, seulement 3 spéciales sont au programme dès l’aube. Après avoir perdu la tête en raison d’une crevaison hier après-midi, Sébastien Ogier a repris l’avantage sur son équipier Elfyn Evans dès la première spéciale du jour. Dans l’obscurité et sur des routes recouvertes de neige et de verglas, il frappe fort et colle 18“ à son poursuivant au terme des 18,31 km de spéciale entre La Bréole et Selonnet.
Le pilote français a ensuite conservé son sang-froid, ne commettant pas la moindre erreur sur le parcours piégeux et assez enneigé de la spéciale suivante, tandis qu’ Elfyn Evans (Toyota) lui reprenait une poignée de secondes. Le gallois s’est même offert le meilleur temps du dernier secteur chronométré de la journée.
Triplé Toyota, séparées en moins d’une minute, tandis que les premières Hyundai sont toutes reléguées à plus d’une minute de la tête. Ott Tänak (Hyundai) toujours maudit ici voit ses derniers espoirs de victoire s’envoler avec 2 crevaisons successives alors qu’il n’avait embarqué qu’une roue de secours. Il est tout de même parvenu à rejoindre la zone de service en vain, les officiels ne lui ont pas autoriser à reprendre la route sur 3 roues, le contraignant ainsi à l’abandon.
Thierry Neuville et Dani Sordo complètent dès lors le top 5, mais le pilote belge concède un retard de 1’03″8 et l’espagnol de 2’11″3.
Sixième, Takamoto Katsuta (Toyota) se lâche un peu plus et rend une meilleure copie dans les spéciales. Il reprend un peu d’air, 40″sur Andreas Mikkelsen (Skoda) meneur incontesté du WRC-2.
Anonyme face à Hyundai et Toyota, Ford doit miser seulement sur Gus Greensmith. Peu inspiré lors des étapes précédentes, le pilote britannique a toutefois connu une meilleure journée pour remonter à la 8e place au milieu des protagonistes de la catégorie inférieure, derrière le pilote Skoda et devant Adrien Fourmaux (Ford) et Éric Camilli (Citroën). Ce dimanche, pour le final qui ramènera les concurrents vers Monaco, Sébastien Ogier (Toyota) pointe avec un avantage de 13“ au départ des 4 spéciales à disputer.
Comme à son habitude, il ne s’est pas désuni en se montrant le plus adroit sur la neige qui recouvrait les routes traversant les montagnes qui surplombent la Côte d’Azur.
Contrôlant son avance en tête, il n’a rien lâché sous la pression et a accru son avance sur son dauphin Elfyn Evans (Toyota).
Vainqueur pour la 8e fois sur le port de Monaco, Sébastien Ogier célèbre également sa 50e victoire en WRC. Emu à l’arrivée, il n’en revient pas :
„Je suis super content, la voiture était fantastique, c’était vraiment un plaisir. J’ai presque les larmes aux yeux, je pense que c’était une bonne décision de prendre une autre année“.
La marque nippone visait le triplé, mais elle n’a toutefois pas réussi à monopoliser le podium suite à la crevaison de Kalle Rovanperä dans la première spéciale du jour. Ce qui profite au vainqueur de l’édition 2020 Thierry Neuville (Hyundai) auteur par ailleurs d’un meilleur chrono ce dimanche.
La Power Stage est aussi pour Sébastien Ogier, qui en signant le meilleur temps a inscrit le maximum de points : 5. Kalle Rovanperä en a pris 4, Elfyn Evans 3, Thierry Neuville 2 deux tandis que Dani Sordo a pris la dernière unité de cette spéciale bonus. L’espagnol finit également 5ème au général.
Engagé cette saison sur la 4e Toyota officielle, Takamoto Katsuta, quoique extrêmement prudent, prend une méritante 6e place devant le lauréat de la catégorie WRC-2, Andreas Mikkelsen (Škoda) et Gus Greensmith (Ford).
WRC-3 : Yohann Rossel récompensé
À l’instar d’une épreuve de championnat de France asphalte, on reprend les mêmes… Sur les 13 concurrents au départ en WRC-3, les trois rivaux français se sont écharpés sur les routes piégeuses du „Monte-Carlo“. À ce jeu là, c’est Yohan Rossel (Citroën) le plus adroit, prenant le large face à deux autres tricolores, Yoann Bonato (Citroën) et Nicolas Ciamin (Citroën), une belle triplette pour Citroën.