Devenu l’épouvantail cette année, l’estonien Ott Tänak, domine son sujet et fonce tout droit vers le Graal et c’est mérité. Une passation de pouvoir dans le WRC semble se dessiner tant sa domination est énorme avec encore pour preuve sa victoire incontestée lors de cet exigeant rallye de Finlande.
Deuxième victoire consécutive ici dans son pays voisin, l’estonien Ott Tänak, confirme ses bonnes sensations sur la terre avec sa Toyota Yaris laquelle est au-dessus du lot sur ce type de surface bosselé ou les vitesses atteintes impressionnent.
Ott Tänak, (Toyota) a parfaitement surmonté l’inconvénient d’être la première voiture ouvreuse le vendredi. Il ne s’est pas désuni et a assuré de belles performances face surtout à ses coéquipiers Kris Meeke (qui fêtait son 100e départ en WRC) et Jari Matti Latvala avantagés au départ.. Avec cette armada, Toyota montre d’emblée ses prétentions en Finlande en tant que favori. À souligner que le team Toyota Gazoo Racing et son centre de développement sont basés à seulement 20 kilomètres au nord du siège du rallye à Jyvaskyla. Un terrain de base pour les tests tout au long de l’année. Lorsque l’équipe a débuté avec le directeur de l’équipe finlandais, le quadruple champion du Monde Tommi Makinen, ses pilotes étaient exclusivement finlandais.
Désormais, l’équipe japonaise est totalement internationale. Le pilote estonien Ott Tänak, est associé au finlandais Jari-Matti Latvala et au pilote britannique Kris Meeke. Les Toyota dominent les débats en toute liberté, seul l’ancien pilote local maison et ancien vainqueur Esapekka Lappi désormais chez Citroën parvient de temps à autre à contester cette suprématie. Pilote numéro 1 chez le constructeur nippon, Ott Tänak est monté tout seul en pression en évitant les bévues pour reprendre le leadership. Ses coéquipiers ont connu des fortunes diverses. À mi-parcours, Kris Meeke et Jari Matti Latvala ont percuté le même rocher au bord de la route, résultats des courses : suspension brisée pour le britannique et crevaison pour le finlandais. Malade et souffrant des intestins, le champion du monde Sébastien Ogier (Citroën) n’a jamais pu se mêler directement à la bagarre de tête, mais il réussi toutefois à limiter les dégâts à chaque épreuve chronométrée. Pour les pilotes Hyundai, c’est la soupe à la grimace, le belge Thierry Neuville loin de son niveau ici, son coéquipier norvégien a assuré le minimum et le „rookye“Craig Breen“ fut toutefois la bonne surprise. En l’absence de Elflyn Evans, Ford comptait sur le local de l’étape Teemu Suninen qui avait terminé deuxième en Sardaigne, mais son talent manquait cruellement, il n’a jamais été dans le coup.
Le dimanche fut une formalité pour Ott Tänak, , des consignes ont quand même été donnés à Jari Matti Latvala, qui n’avait pas remporté de compétition au WRC depuis fin 2018 de ralentir son rythme, risquant même que le finlandais de Citroën finisse deuxième. Chez Hyundai aussi place aux arrangements avec l’irlandais Craig Breen qui se substitue à son coéquipier belge Thierry Neuville pour limiter la casse au championnat. Lors de la „powerstage“, ce dernier s’offre la 2e place synonyme de 4 points précieux juste devant son rival français Sébastien Ogier par ailleurs auteur d’un saut d’arrivée spectaculaire, mais derrière l’estonien volant qui conclut l’épreuve finlandaise avec panache. Dauphin du rallye, Esapekka Lappi (Citroën) est heureux après un début de saison compliqué. Il démontre par sa constance et ses belles performances du week-end que la C3 WRC est toujours dans le coup. Pour Ford, c’est catastrophique, exit Gus Greensmith, le constructeur s’est contenté d‘une modeste 8e place du pilote local Teemu Suninen très décevant à domicile. Fortunes et infortunes chez Toyota avec le podium de Jari Matti Latvala très rapide et constant ici et un Kris Meeke auréolé de deux sorties de route fatales.
Avec ce résultat, Ott Tänak, (Toyota) accentue son avance au championnat Pilotes sur ces deux principaux rivaux. Il dispose désormais de 22 points d’avance sur Sébastien Ogier (Citroën) et 25 points sur Thierry Neuville. (Hyundai)
Chez les Constructeurs,l‚avance du leader coréen s’amenuise et compte seulement 22 unités d’avance sur son rival japonais. Citroën reste 3e avec 64 points de retard.
„Je me sens super heureux, cela a été un très bon week-end „, a souligné le vainqueur du jour.
„J’étais vraiment effondré après la Sardaigne, mais aujourd’hui, nous avons eu le résultat parfait. Il nous en faut encore cinq comme cela „, a-t-il ajouté,
Sébastien Ogier (Citroën) malade acquiesce: „J’ai fait tout ce que je pouvais. Ce n’était pas un rallye facile et je n’étais vraiment pas dans mon assiette hier. (samedi) „
„J’ai tout essayé, mais c’était un peu frustrant, je ne comprends pas“ relativise Thierry Neuville (Hyundai).
„Je suis vraiment content pour l’équipe. Je n’arrivais pas à apporter de bons résultats, mais finalement, j’y suis parvenu“ se délecte Esapekka Lappi après sa deuxième place.
WRC-2 Pro : le „Sisu“ de Kalle Rovanpera,
À seulement 18 ans, le jeune local et étoile montante du rallye s’est adjugé tous les temps scrach des spéciales de toutes les R5 du plateau. Une performance incroyable du jeune finlandais dans sa nouvelle voiture Skoda R5 Evo carrément en démonstration dans ses conditions qui relègue son dauphin français Eric Camili (Ford Fiesta R5) à près de 5′ après 307 km de course. Une 4e victoire consécutive pour le héros national qui s’envole irrémédiablement au championnat WRC-2 Pro
„C’était un week-end parfait, je dirais. L’année dernière, ce n’était pas très bon, il y avait eu quelques problèmes. Dans ce rallye, nous n’avons eu aucun problème, tout allait bien. J’ai vraiment apprécié ça.“ Raconte le jeune prodige finlandais.
WRC 2: Première russe
Ultra dominé par le français Pierre Louis Loubet (Skoda Fabia R5 Evo) durant les deux premières étapes, avec une avance au déjà de la minute, la catégorie changea de leader après la sortie de route de ce dernier dans l’ultime spéciale du samedi. Sur un plateau le russe Nikolay Gryazin (Skoda Fabia R5) hérita du leadership avant de batailler pour contrer le retour du finlandais Jari Huttunen (Hyundai i20 R5). le dimanche pour finalement remporter sa première victoire dans la catégorie. Sur le podium, derrière Jari Huttunen, l’éclectique pilote suédois Champion du Monde de Rallycross Johan Kristoffersson (Volkswagen Polo R5) venu juste se faire plaisir en rallye et accessoirement victime d’une crevaison.
„Nous avons réussi à assurer la victoire malgré quelques soucis, c’est vraiment positif de s’imposer dès ma première en Finlande. C’était une expérience formidable et je me dois de remercier mon équipe et tous les spectateurs russes nous ayant encouragés.„ Se réjouit Nikolay Gryazin.
Photos: WRC/Michelin/Redbull//Jaanus Ree/Dppi/KhaleDPPI/Toyota/AFP