Depuis 15 ans, deux français dominent le championnat du monde des rallyes WRC. Après l’hégémonie Sebastien Loeb, c’est son coéquipier Sébastien Ogier qui a pris le relais avec désormais six titres consécutifs. Cette saison a été sans doute la plus intense pour le champion natif de Gap avec une Ford certes fiable mais moins véloce que ses concurrentes. Pourtant, Sébastien Ogier s’est battu tout au long de la saison pour réduire son handicap de puissance avec des performances en dents de scie, mais sa science de la course et son pilotage lui ont permis de préserver ses chances au championnat après chaque épreuve.
Pour cet épilogue de la saison WRC, trois pilotes, représentant trois constructeurs différents, pouvaient encore espérer ce tant convoité titre mondial. Le suspense était à son comble avec le belge Thierry Neuville (Hyundai) vainqueur sortant de l’épreuve australienne et l’estonien Ott Tänak, qui étaient parés à mettre fin à la domination française sans partage en WRC. Le français Sebastien Ogier (Ford) avait la lourde tâche d’ouvrir la route en balayant la piste. Un handicap certain mais relativement bien géré par le français qui le vendredi, a perdu un minimum de temps sur ses rivaux tout en restant sur la piste. En revanche, son rival belge Thierry Neuville (Hyundai) a crevé au mauvais moment et se retrouve mal classé avant la deuxième étape l’obligeant à „balayer“ la piste le lendemain. De plus, la sortie de route de son coéquipier Andrea Mikkelsen et les bonnes performances de Mads Østberg (Citroen) et Elfyn Evans (Ford) ne vont pas lui faciliter la tache. Contrairement à Ott Tänak (Toyota), qui comme à son habitude aligne des chronos époustouflants à l’instar de son équipier finlandais Jari-Matti Latvala. Le lendemain, le même Jari-Matti Latvala reprend le leadership à Mads Østberg, mais c’est Ott Tänak qui prend l’avantage sur son coéquipier dans le second passage de la deuxième étape du Rallye d’Australie. Consignes d’équipe ou pas toujours est-il que l’estonien égal à lui-même a adopté un rythme très soutenu pour acquérir la tête du rallye, il ne lâche rien. Derrière, sur le podium provisoire, le néo-zélandais Hayden Paddon (Hyundai) pointe à moins de dix secondes du Finlandais.
Ancien leader, le norvégien de Citroën a glissé à la quatrième place menacé par Esapekka Lappi (Toyota). Thierry Neuville (Hyundai) qui a les frais du balayage, est en difficulté, isolé a la huitième place devant la Ford du jeune finlandais Teemu Suninen (Ford) et la Citroën de l’irlandais Craig Breen qui paye sa pénalité de retard suite à ses soucis. Avant le départ de la dernière et décisive étape, les dés sont loin d’être jetés. Dans cette lutte à trois pour le titre mondial le français Sébastien Ogier (Ford), sixième contrôle sans erreurs malgré des conditions très difficiles son principal rival belge qu’il devance de près d’une minute, et suit avec attention la menace grandissante d’Ott Tänak (Toyota), désormais leader. „C’était une journée très positive, maintenant, il faut terminer le travail“ prévient le français dans une position favorable. Dès la première spéciale du dimanche, exit Thierry Neuville, une sortie de route qui se termine contre un arbre, met fin au suspense avant que l’estonien Ott Tänak qui comme le belge va embrasser un arbre. Il sort du rallye avec panache et laisse la voie royale à Sébastien Ogier qui n’en demandait pas tant pour coiffer sa sixième couronne mondiale. Une victoire fétée avec le meilleur temps de la „Power Stage‘. Jari-Matti Latvala(Toyota) remporte ce rallye d’Australie devant Hayden Paddon (Hyundai) et Mads Østberg (Citroën) et offre au constructeur japonais Toyota sa 50 ème victoire en WRC et surtout le titre constructeur pour de sa deuxième année de participation avec la Yaris WRC