Des yeux d’un bleu intense, à la fois perçants et enchanteurs, les cheveux courts un brin rebelle, Nina Burri fait partie de ces artistes actuels hyper affluents du spectacle. Il suffit de parler une petite heure avec elle pour comprendre que cette contorsionniste de 41 ans n’est pas là par hasard. Intelligente, talentueuse et surtout très accessible, révélée par la télévision en 2011, Nina Burri sait ce qu’elle veut et est toujours prête à brûler les étapes. Et ça marche…
La première chose qui surprend quand on rencontre Nina Burri, c’est l’impossibilité de lui donner un âge. Elle a l’air assez jeune sous certains angles, même en pleine contorsion, mais la jolie bernoise à une belle quarantaine d’années, et c’est en riant qu’elle confesse « je sais, je fais plus jeune… ». Son hygiène de vie, l’entretien obligatoire de son corps et sa pêche en sont les principaux responsables. Lors de ces spectacles Nina Burri se donne à fond. Des combinaisons, et des enchaînements acrobatiques exigeant une belle coordination souvent accompagnés par une musique qui se confond aux gestes incroyables de l’artiste. Issue de ses tripes, vêtues de combinaisons de toutes couleurs, Nina virevolte dans des chorégraphies parfois complexes et toujours spectaculaires. Le corps entier est sollicité, et on imagine, à l’instar de la danse, l’indispensable discipline, la patience, la répétition, le mouvement sans cesse renouvelé pour restituer enfin cette impression de fluidité, de facilité même qui masque l’effort, comme par pudeur. Le travail artistique de Nina Burri porte donc exclusivement sur le corps, mais sur le corps expressif, et pour elle tout est moyen d’arriver à cerner cette expressivité. Aussi se saisit-elle de toutes les disciplines corporelles, danse, acrobaties, théâtre de gestes, pour mieux arriver à l’endroit qui l’intéresse. Elle-même formée à la danse classique dans une exigeante école russe à Berlin, qui lui permit d’évoluer sur les scènes mondiales, au Japon, à New-York, à Paris… Elle intègre ensuite le réputé et exigeant ballet Rudra Béjart à Lausanne, un atout non-négligeable dans son parcours bien balisé qui lui permet de développer une forte capacité de travail de flexibilité. En France, elle participe à un spectacle de façon récurrente au fameux Moulin Rouge dans lequel elle puise une énergie pour réussir une fusion extraordinaire, combinant des genres à merveille. À l’aube de ses 30 ans, la belle Nina voit plus loin. Arrivée au bout de sa longue vie de danseuse classique, faute de pouvoir émerger en solo sur scène, elle cherche une nouvelle motivation qui pourrait lui convenir. Connaissant bien son corps, elle va tenter la contorsion.
Un challenge étonnant pour une fille de 30 ans quand on sait que les contorsionnistes débutent très très jeunes et sont souvent fluettes. Que cela ne tienne, cap en Chine dans une école dédiée à Pékin, Nina apprend l’art de la contorsion parmi des élèves qui ont pour la plupart à peine le quart de son âge. Les résultats sont probants et après six mois de dur labeur, son pari est presque gagné et ses rêves de spectacles mixant danse et contorsion se concrétisent. Elle tente aussi des concours audiovisuels dans les émissions télé comme Incroyable Talent en Suisse et également en France avec comme résultats : une place de dauphine en Suisse et un plébiscite du public dans l’hexagone. Ses passages dans les médias font de Nina une attraction de star avec des retombées énormes. Sur sa lancée, Nina Burri désormais connue et encensée, a par sa détermination, su créer un vrai système d’émulation, qu’il l’a incité à trouver elle-même ses chorégraphies. Difficile alors de savoir ce qui rend la belle Nina toujours souriante, malicieuse dans la pénombre avant le spectacle, son entrée dans la lumière l’a rend encore plus radieuse et souriante, et ce, devant le public. Mais n’est-ce pas justement cela la définition d’une artiste corporelle : masquer la difficulté par le sourire ? Nina Burri est une danseuse extraordinaire, elle est déconcertante, douée et offre une des plus belles apparences physiques qui soient. La jolie suissesse aux formes impeccables, semble prendre plaisir à les déformer, c’est sans doute pour faire apprécier avec plus d’intensité leur impeccable ligne. Son premier bagage de danseuse et sa souplesse extrême lui confère une certaine facilité dans les gestes. De l’acrobatie disciplinée jusqu’à devenir gracieuse dans la plus fantastique dislocation , souple comme un serpent, Nina Burri y est arrivée par un long et pénible travail de culture acrobatique. Elle est aussi devenue une artiste de cirque, le temps d’une grande tournée au cirque Knie, une expérience enrichissante de plus pour la néo-contorsionniste. Considérée comme l’une des meilleures au monde, son apanage réside dans les acrobaties de contorsion et la danse bordant les mimes et l’interprétation théâtrale. Une partition ultra exigeante qui force l’artiste à construire sa singularité. Dans ses spectacles à la scénographie toujours parfaite, les signes corporels sont clairs et les métaphores efficaces. Au-delà, les frémissements, les sentiments, clairement perceptibles, emmènent le public fasciné par la malléabilité de son corps dans un tourbillon qui dure pendant de longues minutes. En parallèle à sa carrière de contorsionniste, Aujourd’hui, elle est toutefois au sommet de sa carrière et en parallèle à ses activités de contorsion, Nina fait du mannequinat et pose des photographes, le célèbre Peter Lindbergh, des peintres et des artistes. Elle a aussi posé pour des campagnes publicitaires et plusieurs magazines dont Vogue, partout dans le monde.