Sur la première ligne, Valentino Rossi (Yamaha) à côté son ancien coéquipier Jorge Lorenzo (Ducati), malgré sa pôle position, n’a pas réussi devancer son ancien coéquipier. Lorenzo s’empare d’emblée de la tête comme souvent suivi d’une meute de furieux qui cherchait à se placer le mieux possible au virage à droite au bout de cette ligne droite.
À ce jeu, le multiple champion italien de sa Yamaha a réussi à filer le train de la Ducati de Lorenzo, derrière Maverick Vinales (Yamaha) se loupe et dégringole à la huitième place. Mais le départ le plus spectaculaire fut celui du leader du championnat, Marc Marquez et sa Honda en surgissant de la grille telle une fusée avec une agressivité coutumière qui a faillit envoyer Danilo Petrucci (Ducati Pramac) dans les graviers après ce premier virage. En continuant sur sa lancée, le catalan se fait Rossi et visiblement avec son allure limite, en essayant de mettre la pression sur Lorenzo, il perdait l’avant suite à une trajectoire élargie dans une courbe en descente à droite, après seulement cinq tours. Contrairement aux autres pilotes à terre en début de course (Pedrosa, Nakaagami, Miller, Redding, Luthi…), il réussît à repartir mais bon dernier.
Tour après tour, Andrea Dovizioso, vainqueur sortant fait parler toute la puissance de sa Ducati officielle et remonte sans coup férir en deuxième position devant un Valentino Rossi et une Yamaha impuissants face aux „fusées rouges“. Rossi élargit lors d’un virage et instantanément Andrea Iannone (Suzuki) s’engouffre à l’intérieur, Petrucci collé au groupe est cinquième et force pour mettre Rossi en difficulté. Derrière, la deuxième Suzuki aux mains de l’espagnol Alex Rins qui n’a pas dit son dernier mot tout comme le britannique Cal Crutchlow (Honda LCR) pour cette lutte à quatre. Le reste du peloton est loin, avec un combat entre les Yamaha respectives de Johann Zarco et Maverick Vinales arbitré par Alvaro Bautista (Ducati) qui dispose d’une meilleure vitesse de pointe. Les KTM sont onzième et douzième avec Brad Smith en leader. À moins de sept tours de l’arrivée, Valentino Rossi baisse de rythme et doit laisser filer Petrucci vers un triplé Ducati, Iannone mais aussi Rins le passent également en se bagarrant entre eux et Crutchlow n’est toujours pas loin.
Pendant ce temps, Lorenzo affole les chronos et file vers une victoire incontestée devant son coéquipier italien qui assure sa place de dauphin. Pour le podium, le regain de forme du héros des essais qui sous pression, après s’être débarrassé de Petrucci, a mis en exergue toute sa science du dépassement et de la bagarre pour atteindre cette troisième place au nez et à la barbe du pilote de son compatriote de chez Suzuki. Doublé de Ducati et surtout victoire d’un revenant, le majorquin qui depuis son transfert chez Ducati il y a un an et demi n’avait jamais goûter aux joies de la victoire avec sa nouvelle monture. Ce sixième succès dans la catégorie reine sur ce circuit de toscane et son 45e dans cette même catégorie sonne comme un pied de nez, lui dont le contrat n’a pas été renouvelé quittera les rouges en fin d’année probablement pour un guidon chez une autre marque.
„J’avais besoin d’être plus à l’aise pour économiser davantage mon énergie. Et finalement, quand l’équipe m’a donné un nouveau réservoir d’essence, je me suis senti plus confortable, j’ai pu garder un rythme plus régulier. Et finalement aujourd’hui, personne n’a pu me rattraper et j’ai pu gagner comme je le voulais. C’est comme un rêve que de gagner ici avec une Ducati. C’est comme un rêve ! “ s’exclamait heureux Jorge Lorenzo
Quant à Marquez, s’il a réussi à repartir en 18e position après sa bévue le catalan, n’est pas parvenu à rentrer dans les points. Valentino Rossi toujours aussi régulier remonte second au général, à 23 points du catalan. À l’aube de ces 40 ans, le „Docteur“ reste toujours dans le coup pour rêver à son… 10e titre.