Miguel Oliveira (KTM) remporte une victoire historique sur les terres de KTM en toute intelligence au terme d’un Grand-Prix tendu devant Jack Miller (Ducati Pramac) et Pol Espargaro. (KTM). Quel final, cette année, les outsiders semblent se réveiller et affichent leurs ambitions et il paraît peu probable que les choses s’arrêteront de si tôt. À l ’instar de la semaine précédente cette deuxième manche ici au Red bull Ring a eu son lot de péripéties mais a été passionnante et tout aussi terrifiante.
Sur la grille de départ, la première ligne est composée de Pol Espargaró (KTM) auteur de la pole position de Takaaki Nakagami (Honda LCR) et de Joan Mir (Suzuki). Ce dernier remplace Johann Zarco (Ducati Avintia) pourtant auteur du 3e chrono, mais le pilote français est pénalisé de son accident de la semaine dernière et s’élancera depuis la pitlane, A l’extinction des feux, c’est l’australien Jack Miller (Ducati Pramac) qui sort le mieux suivi comme son omble du jeune espagnol Joan Mir (Suzuki) et du japonais Takaaki Nakagami (Honda LCR). Quant au poleman, il se retrouve englué dans le peloton et doit se battre pour tenter de remonter vers la tête. Durant pas moins de cinq tours, Jack Miller fait la course en tête, mais la pression du Joan Mir est tel que le leader doit s’incliner après une attaque du pilote Suzuki.
Plus rapide, le jeune pilote Suzuki creuse rapidement l’écart sur le duo Jack Miller/Takaaki Nakagami. Le pilote Honda très véloce est collé à la roue arrière de la Ducati de Jack Miller et cherche une ouverture qu’il trouve au terme d’une belle manœuvre. L’avance qu’à construit Joan Mir (Suzuki) face à ses deux poursuivant directs est plus que confortable et s’il continue sur sa lancée, le jeune espagnol peut lorgner vers sa première victoire en MotoGP. Mais au 16e tour de la course, surgit un drapeau rouge suite à l’accident de Maverick Viñales (Yamaha). En souci avec des gros problèmes de freins tout au long de la course, le catalan lancé à plus de 230 km/h s’est retrouvé sans aucune possibilité de freiner au bout de la ligne droite principale, il a littéralement sauté de sa machine, laquelle s’est encastrée brutalement dans le mur de protection gonflables et a immédiatement pris feu. De retour aux stands, le malheur des uns fait le bonheur des autres, avec une deuxième course de 12 tours qui remettra toutes les pendules à l’heure. Une interruption qui permet à certains pilotes de changer leur composition de pneumatiques pour le deuxième départ.
Au redémarrage, une douzaine de tours sont à couvrir et Joan Mir (Suzuki) parti en pole, sur la base de sa position dans la course avant qu’elle ne soit stoppée a pris la tête, mais Jack Miller (Ducati Pramac) avantagé par des pneus tendres, le dépasse facilement comme les deux pilotes de la marque autrichienne, respectivement Pol Espargaro et Miguel Oliveira. À l’inverse de la première partie de course, Joan Mir (Suzuki) n’est pas dans les même dispositions, sa performance n’est pas rééditée, il perd du temps sur les leaders et voit Andrea Dovizioso (Ducati) se rapprocher de lui.
Les trois pilotes de tête ont pris leurs distances et si Jack Miller et Pol Espargaro échangent constamment et virilement leurs positions, Miguel Oliveira reste en veille et à l’affût, sans perdre le contact et dans le dernier tour. La bataille pour la victoire entre Jack Miller et Pol Espargaro est rageuse, dans les derniers virages, ils se touchent et se déportent sur la gauche, ce qui profitent au pilote Tech 3 qui a intelligemment anticipé ce fait et a plongé à l’intérieur afin de franchir l’arrivée en vainqueur au nez et à la barbe des deux pilotes. Quant à Joan Mir (Suzuki), il réussit à contenir le vainqueur de la semaine passée, Andrea Dovizioso (Ducati). Son coéquipier Alex Rins passe ensuite le drapeau à damiers avec Takkaaki Nakagami (Honda) dans ses roues. Plus loin un peu en retrait, Brad Binder (KTM) et Valentino Rossi (Yamaha). Le vétéran italien est encore le premier pilote Yamaha, largement devant les deux équipiers de Yamaha Petronas : Fabio Quartararo 13e et Franco Morbidelli 15e.
Miguel Oliveira (KTM) remporte la 900e course en catégorie reine, sa première victoire personnelle en MotoGP, la première victoire d’un pilote portugais en MotoGP, la première victoire KTM sur les terres du constructeur autrichien et a première victoire du team Tech3, chapeau bas.
En l’absence du champion en titre Marc Marquez, ce championnat du monde s’avère plus ouvert que jamais. Si les outsiders restent encore en lice, de nouveaux pilotes veulent aussi leur part de gâteau. Chaque week-end, les différents vainqueurs sont potentiellement capables de gagner le championnat en fin de saison. Pour l’instant, le français Fabio Quartararo (Yamaha Petronas) mène les débats au classement avec 70 points, cependant, Andrea Dovizioso (Ducati) n’est plus qu’à 3 petits points de lui et l’australien Jack Miller, avec 56 points figure actuellement à la troisième du championnat. Le calendrier très condensé de cette saison sonne le glas des ambitions de Marc Marquez (Honda) qui fera son retour au mieux en octobre prochain.
Grâce à Miguel Oliveira (KTM) l’équipe Tech3 a enfin son premier triomphe dans la catégorie reine. Une victoire qui leur a toujours échappé depuis alors qu’elle les a frôlé maintes fois surtout avec Yamaha.
„Une victoire en MotoGP a toujours été un rêve, mais je ne pensais plus que cela deviendrait un jour une réalité. Nous avons obtenu quelques secondes places, également troisièmes. Mais une victoire ? Je n’arrêtais pas de penser à la chance que Lucio Cecchinello peut avoir avec Cal Crutchlow. Maintenant, cela a finalement fonctionné. Nous avons déjà vu les années précédentes que sur ce circuit, beaucoup de choses peuvent se passer dans le dernier virage. Quand j’ai vu Jack et Pol se battre si fort, j’avais un peu peur que tous les trois tombent. Un pilote de course doit être rapide, mais il doit aussi être intelligent et cool. Miguel est un gars cool, presque britannique en termes de comportement. C’est un gros bonus pour un pilote MotoGP. „
„Je ne sais pas, je suis très ému. Il y a tellement de choses que je voudrais dire maintenant, mais je ne peux pas. Je voudrais juste remercier toutes les personnes qui ont cru en moi, et il y en a beaucoup qui me viennent à l’esprit, ma famille, mon équipe, mes sponsors et tous les Portugais que je remercie pour leur soutien. Aujourd’hui, c’est historique, pour moi, pour mon pays et je ne peux pas être plus heureux que de l’avoir fait ici, à domicile pour KTM et pour Red Bull. Merci beaucoup à tout le monde, nous sommes vraiment les meilleurs ! Merci ! „