Francesco Bagnaia (Ducati) a remporté la victoire dans la course MotoGP du Grand Prix de Saint-Marin sur le circuit de Misano. Un succès de justesse, mais mérité tant qu’il a dominé, les qualifications. Une deuxième victoire consécutive qui réveille les espoirs de l’Italien dans le championnat. Fabio Quartararo (Yamaha) franchit la ligne d’arrivée dans l’aspiration de la Ducati, mais la surprise vient de la superbe performance du rookie Enea Bastianini (Ducati Avintia), qui s’octroie la dernière marche du podium avec autorité.
La météo avant le départ était assez incertaine, principalement en raison des nuages plutôt sombres autour de la piste. La course elle-même a débuté sur une piste sèche. Le choix des pneumatiques fut pratiquement similaire pour tous les pilotes avec une gomme dure à l’avant et souple à l’arrière, à l’exception de certains comme Fabio Quartararo, qui a opté pour un pneu dur à l’avant et un intermédiaire à l’arrière.



Au départ, nerveux Pecco Bagnaia est à la limite de l’anticipation, mais ça passe, ensuite, il défend parfaitement sa pole position et mène tout le peloton dans le premier virage, son coéquipier Jack Miller (Ducati) est 2e après avoir dépassé Fabio Quartararo, auteur également d’un bel envol, de manière plutôt agressive dans le second virage. Marc Marquez, portant assez diminué, est égal à lui-même dans ces phases-là, il se hisse d’emblée à la 4e position, mais se fait ensuite passer par un Jorge Martin (Ducati Pramac) assez agressif au début du 2e tour. Maverick Viñales (Aprilia), qui fait ses débuts chez Aprilia ce week-end, a comme souvent pris un mauvais départ, l’espagnol figure à la 18e position après être parti 10e.
Désireux de bien faire sur cette piste de Misano, Jorge Martin s’engage de suite dans une bataille féroce avec le leader du championnat pour le gain de la 3e position. Malheureusement, le jeune pilote Ducati se rate et chute. Il reprend la course ensuite, mais en dernière position. Derrière, Marc Marquez (Honda) perd son duel avec Alex Espargaró (Aprilia) et se voit menacé par son coéquipier Pol Espargaró (Honda).
Dans le peloton de tête, Pecco Bagnaia se détache de Jack Miller avec plus d’une seconde d’avance. Fabio Quartararo reste toujours dans le sillage des Ducati. Marc Marquez ne se laisse pas faire et reprend la 4e place à son compatriote Aleix Espargaró, lequel voit se rapprocher très vite le jeune Enea Bastianini, parti pourtant de la 12e place de la grille. Les deux pilotes Pramac, prennent eux une pénalité au long tour, ce qui hypothèque grandement leurs chances de prendre de gros points. Jorge Martin, trop loin, préfère rentrer aux stands et abandonner. Au 7e tour, déchaîné Enea Bastianini, passe facilement l’octuple champion du monde Marc Marquez. Quelques tours plus tard, une erreur simultanée de Jack Miller et Fabio Quartararo permet à Pecco Bagnaia de prendre encore quelques longueurs d’avance. Le jeune champion du monde de Moto2 est 4e à un peu plus de deux secondes du duo Miller/Quartararo, tout en maintenant Marc Marquez derrière lui à une demi-seconde.




Fabio Quartararo voit le leader s’envoler et commence à réagir pour ne pas perdre le contact. Il met la pression sur le pilote australien et profite d’une erreur de ce dernier pour le passer. Derrière tout ce beau monde, Alex Rins (Suzuki) revient aussi très fort et passe aussi Marc Marquez pour le gain de la 5e position, mais le pilote Suzuki chute ensuite au 18e tour tout comme Iker Lecuona (KTM), pourtant meilleur pilote KTM. Fabio Quartararo (Yamaha) décide de tout donner et réduit son retard sur Pecco Bagnaia (Ducati). Le pilote Yamaha est bien mieux dans cette fin de course et exploite parfaitement toute la piste pour recoller au leader. Les deux Ducati officielles glissent énormément et commencent à être à la limite de leur pneu arrière. Un fait également exploité par Enea Bastianini (Ducati Avintia) qui, à 9 tours de l’arrivée, dépasse Jack Miller pour prendre la 3e position.
Dans les tours suivants, le pilote français se rapproche de son rival italien à seulement 1,2 secondes. Cependant, le pneu arrière intermédiaire de la Yamaha de Fabio Quartararo donne aussi des signes de faiblesse et fait glisser la moto à chaque virage. Enea Bastianini est un solide 3e devant Jack Miller (Ducati), Marc Marquez (Honda), Aleix Espargaró (Aprilia) et Joan Mir (Suzuki).
Tout se décide dans le dernier tour, Fabio Quartararo est dans la roue de Pecco Bagnaia, mais le français n’est pas la distance nécessaire pour battre l’Italien. Le pilote Yamaha continue à pousser et à pousser, gagnant ici et là en s’accrochant vraiment à l’arrière de la Ducati. Il tente ensuite une attaque, mais il glisse trop et ne peut concrétiser. Solide Pecco Bagnaia est impeccable et s’est à nouveau montré insensible à la pression, peignant les tribunes de Misano en rouge vif, en franchissant victorieusement le drapeau à damiers pour sa deuxième victoire en une semaine. Derrière ce duel, Enea Bastianini a maintenu son rythme époustouflant jusqu’à la fin, prenant une confortable troisième place. Le jeune pilote italien a fait une superbe course avec en prime le meilleur tour pour remporter son premier podium en catégorie reine, et ce, à domicile, chapeau bas.
La lutte pour la quatrième place s’est poursuivie jusqu’à la toute fin.



Dans le dernier tour, Marc Marquez se fait souffler la place par Joan Mir, mais le pilote Honda se rebelle pour se défaire à la fois du champion de monde en titre et de Jack Miller. Après la course, Joan Mir reçoit une pénalité pour avoir dépassé les limites de la piste et donc se retrouve rétrogradé en 6e position. Derrière, on retrouve les frères Espargaro, mais dans l’ordre inversé puisque Pol est passé devant un Aleix à l’agonie dans les derniers tours. Brad Binder (KTM) se classe 9e devant.
Takaaki Nakagami (Honda LCR) et l’un des pilotes invité par Ducati Michele Pirro (Ducati). Johann Zarco (Ducati Pramac) est seulement 13e suivi de Maverick Viñales (Aprilia) et des deux pilotes Honda, Stefan Bradl (Honda) et Alex Marquez (Honda LCR).
Francesco Bagnaia :
„Je savais qu’avec mon pneu arrière soft, j’aurais peut-être du mal, mais j’ai essayé de pousser comme un diable dans les deux ou trois premiers tours pour creuser l’écart. Dans les derniers tours, quand j’ai vu que Fabio récupérait du temps, c’était très difficile, mais j’ai essayé de pousser, dans la dernière partie, car son rythme était assez constant. Il était un peu meilleur dans ce secteur, mais nous avons été incroyables aujourd’hui, l’équipe a travaillé si parfaitement et deux victoires d’affilée sont incroyables pour moi. J’avais du mal à gagner ma première course, j’en ai raté plusieurs, et maintenant déjà deux !“



