Franco Morbidelli est devenu cette saison, le quatrième pilote qui ouvre son compteur de victoire en MotoGP. Le pilote italien Yamaha Petronas a remporté sans discussion sa première victoire sur le sélectif tracé de Misano devant son compatriote Francesco Bagnaia (Ducati Pramac) et Joan Mir (Suzuki).
De retour après deux semaines d’interruption, les acteurs du MotoGP sont revenus dans le feu de l’action à Misano près de Rimini pour le Grand Prix de Saint-Marin. À l’instar de la plupart des courses antérieures cette saison, le vainqueur du jour est encore une première. Une saison étonnante, car depuis sa création en 1949, jamais le championnat du monde n’avait connu en si peu de courses autant de vainqueurs sur des montures différentes. À son aise tout le week-end, Franco Morbidelli a parfaitement confirmé ce dimanche, dans une course qu’il a mené de bout en bout pour remporter en solitaire sa première victoire en MotoGP.
Favorite sur un tracé qui lui convient, la marque Yamaha a largement dominé les qualifications pour monopoliser les quatre premières places de la grille de départ. Du jamais-vu depuis le Grand-Prix du Portugal 1988 ! Dès lors, il était acquis qu’une Yamaha remportera la course.
Sur le papier, Maverick Viñales auteur de la pole position et Fabio Quartararo semblaient les mieux armés pour prétendre à la victoire finale. À l’extinction des feux rouges, c’est Franco Morbidelli (Yamaha) qui se montre le plus prompt devant Valentino Rossi (Yamaha) suivi de Jack Miller (Ducati Pramac) lequel a pris le meilleur sur le poleman Maverick Viñales (Yamaha). Quant à Fabio Quartararo (Yamaha Petronas), après un envol raté, il pointe à la 5e position. Devant, Valentino Rossi tente de prendre la tête de la course, mais la réaction ferme de son compatriote Franco Morbidelli est sans appel. Seul à avoir opté pour un pneu arrière dur, Maverick Viñales paye son choix et n’arrive pas à ramarrer les pilotes devant lui et se trouve sous la menace de Fabio Quartararo lui-même poursuivi par les deux pilotes Suzuki Alex Rins et Joan Mir. Derrière eux hormis Pecco Bagnaia (Ducati Pramac), les autres pilotes ont plus de mal à rester dans leur sillage.
Après quelques tours, le duo italien leader Franco Morbidelli et Valentino Rossi se détache quelque peu de Jack Miller. Une situation qui provoque le sursaut du français Fabio Quartararo (Yamaha Petronas) qui parvient enfin à passer son futur coéquipier. Une manœuvre très propre, qui lui permet enfin de se rapprocher du pilote australien de Ducati, mais le jeune leader du championnat perd l’avant dans un virage droit serré et chute. Alex Rins (Suzuki) et Pecco Bagnaia (Ducati Pramac) passent à leur tour Maverick Viñales (Yamaha) et fondent sur Jack Miller (Ducati Pramac). Les deux pilotes réalisent les tours les plus rapides de la course et après s’être défait de l’australien, ils rattrapent Valentino Rossi et tentent de la passer. À ce jeu, c’est Pecco Bagnaia qui réussit à dépasser le vétéran italien en premier et s’emploie à combler l’écart de 3 secondes avec son compatriote Franco Morbidelli (Yamaha Petronas) bien installé en tête de la course.
Fabio Quartararo, pourtant reparti 20e rentre aux stands avant de reprendre la piste en pneus neufs et … de chuter à nouveau. En quête d’un 200e podium, Valentino Rossi protège chèrement sa position face à Alex Rins. Ce dernier pourtant plus rapide n’arrive pas à trouver la faille face à un nonuple champion sur la défensive. Dans le même temps, cette bagarre amène l’autre sociétaire de Suzuki Joan Mir dans la bataille. Dans le dernier tour de la course, le jeune espagnol en a profité, après avoir dépassé son coéquipier, il force son talent pour venir à bout de Valentino Rossi et lui arracher la 3e place.
Franco Morbidelli (Yamaha Petronas) tel un métronome, franchit le drapeau à damiers devant un excellent et courageux Pecco Bagnaia (Ducati Pramac) et Joan Mir (Suzuki) juste derrière en troisième position. Valentino Rossi (Yamaha) termine 4e tandis qu’Alex Rins (Suzuki) se contente de la 5e place devant Maverick Viñales (Yamaha). Andrea Dovizioso (Ducati) au terme d’une course encore une fois médiocre, limite les dégâts et prend une 7e place finale. Un résultat qui lui permet désormais de mener le championnat au détriment de Fabio Quartararo (Yamaha Petronas). Une double peine pour le pilote français qui accuse désormais un retard de 6 points au classement sur le vice-champion du monde sortant. Jack Miller termine 8e après la pénalité pour avoir dépassé les limites de la piste de Takaaki Nakagami (Honda LCR). Pol Espargaro (KTM) complète le top 10. Le lauréat du Grand-Prix précédent Miguel Oliveira (KTM) prend la 11e place juste devant son coéquipier Brad Binder (KTM) et Aleix Espargaro (Aprilia). Iker Lecuona (KTM) et Johann Zarco (Ducati Avintia) prennent eux les derniers points.
“ Je n’ai pas pris un très bon départ, mais il n’était pas non plus si mauvais. Quand j’ai doublé Maverick, je me suis dit que je devais attaquer pour revenir sur Jack, mais j’ai attaqué comme si c’était le dernier tour alors qu’il en restait 19. C’est une erreur de ma part. Je pense que je me suis emballé derrière Maverick. J’étais facile, je me disais que je pouvais rouler une demi-seconde plus vite et c’était frustrant, parce que je n’arrivais pas à le doubler. Dès que je l’ai doublé, je me suis dit que je pouvais aller plus vite. En restant derrière Maverick, le pneu avant avait surchauffé. J’ai fait une petite erreur, au virage 3, j’ai un peu glissé et je n’ai pas freiné comme je le fais d’habitude, je suis sorti large. C’est frustrant, car nous avions le rythme pour jouer la victoire. „
„Je suis très, très heureux. D’un côté, c’est malheureusement une grande opportunité de faire un podium qui est perdue ; ça aurait été incroyable de finir sur le podium ici, à Misano, avec Morbidelli et Bagnaia. Mais Mir m’a dépassement dans le dernier tour, il arrivait très vite et il avait un très bon rythme. Malgré ça, ça quand même été un bon week-end. Pour moi ça a été une bonne course où j’ai bien roulé, j’ai toujours été rapide et c’est l’important. Ça fait quand même mal de ne pas avoir pu faire de podium parce qu’ici, à Misano, c’est toujours génial. En plus, faire un podium avec Franco et Pecco aurait été historique. „
„Je suis content de ma journée. Je me suis donné à 100 %. Avec les pneus neufs, je manquais d’un peu de vitesse, d’adhérence, de stabilité. Je me suis fait quelques frayeurs donc j’ai pris mon mal en patience. Quand les pneus ont commencé à être usés j’étais mieux, je tournais un peu mieux, les pneus étaient plus stables donc c’était bien. J’ai vu 1’32 sur mon tableau de bord et je me suis dit ‘que je suis dans un bon rythme si je veux me battre pour le podium, ou même la victoire’, mais pour ça, j’étais trop loin. „
„La course a été bonne. J’ai pu gagner des places. et dans les quatre derniers tours, j’avais un peu mal à la jambe. Les changements de direction, sur le côté droit, étaient durs, parce que j’avais très mal. Il y a beaucoup de virages ici donc il ne fallait pas trop solliciter la jambe. Ce n’était pas facile aujourd’hui. Sur la moto, il faut utiliser les jambes pour les changements de direction. Sur les virages à droite, je dois poser le genou droit. J’avais un peu mal, mais le travail effectué vendredi m’a aidé à ne pas trop solliciter la jambe. J’ai commencé à penser au podium quand j’ai doublé Vale, parce que j’étais deuxième. Le rythme était très bon. La jambe a commencé à me faire mal, donc c’était dur de rester constant. J’ai essayé d’attaquer. Dans le dernier tour, j’ai dû un peu relâcher parce que la douleur était un peu trop forte. J’avais un peu peur de Joan derrière moi. Je suis très content d’être là.“
Franco Morbidelli :
De mon point de vue, la course s’est passée juste comme il faut ! J’ai pris un bon départ et au début de la course, j’ai senti la pression de Vale. Je voyais que nous nous détachions et espérais juste que nous n’allions pas nous gêner. Après quelques tours, j’ai vu que j’arrivais à me détacher et c’était encore une meilleure surprise ! Quand j’ai vu que je me détachais, je me suis dit : applique ton rythme en piste et garde-le‘. Ce que je voyais sur le panneautage était assez bon, assez impressionnant ! Les dix derniers tours ont été extraordinaires parce que j’ai pu penser à pas mal de choses et ça a été un super feeling. Ce furent clairement les dix tours les plus importants de ma carrière, de ma vie : j’ai pris beaucoup de plaisir. Je désire juste remercier toute mon équipe et tous les gens qui ont travaillé avec moi, je n’ai pas beaucoup d’autres mots !“