De la trempe des grands champions Jorge Lorenzo n’est pas toujours compris, ni apprécié. En revanche, personne ne peut lui retirer son statut de champion sans équivalent sur la scène MotoGP. Le quadruple champion du monde (2010, 2012 et 2015) est aussi pétri de talent que son palmarès le laisse supposer. Parfaitement, adapté à la conduite d’une MotoGP, il est aussi réputé pour sa rapidité d’exécution et sa capacité à faire le break avec facilité dès qu’il part en tête. Perfectionniste à l’extrême, il lui arrive cependant de laisser transparaître des défauts récurrents : un manque de solidité mentale lorsque sa moto perd en efficacité sans chercher dans ses ressources et une certaine irrégularité dans une saison ou encore des difficultés face à des adversaires plus lents susceptibles de casser son rythme et…son moral.
Un come-back attendu depuis sa signature en grandes pompes chez Ducati fin 2016, ses fans se languissaient de leur idole. Suite à ses nombreuses déconvenues avec les rouges, il donnait une impression de lassitude et de manque de motivation. Mais le récent retour du champion au Grand-Prix d’Italie a été accueilli très favorablement par les bookmakers qui ont perçu d’emblée un vrai retour aux affaires du majorquin. Et ils ont vraiment eu le nez fin, car juste après sa victoire toscane, il signe un contrat de deux ans avec le team officiel Honda pour évoluer au côté de Marc Marquez l’an prochain. Une bouffée d’oxygène pour ce pilote qui se sent libéré de pressions tous azimuts.
Sur la grille devant tous ses adversaires Lorenzo prend un départ canon, mais se laisse déborder par Marc Marquez qui vire en tête dans le premier virage. Le majorquin reste dans les roues de son compatriote suivi par la Suzuki du fougueux italien Andrea Iannone qui devance la deuxième Ducati officiel d’Andrea Dovizioso ainsi que la Yamaha du nonuple champion Valentino Rossi fermant la marche. Dès les premiers tours, Lorenzo chronométré a près de 350 km/h tente avec succès un dépassement sur Marquez au freinage en bout de ligne droite et part comme à son habitude. Le champion sortant tente de le suivre de près, mais n’y parvient pas vraiment. Derrière Dovizioso, pousse très fort, mais à l’évidence, il ne rattrape pas la Honda et en forçant son talent , chute… Deuxième résultat blanc cette saison, le titre mondial va être difficile à conquérir pour le pilote italien prétendant.
Lorenzo s’échappe et aligne les tours rapides avec la régularité d’un métronome. Valentino Rossi (Yamaha) est troisième et s’en contente en maîtrisant ses arrières dans une course sans bagarre. Marquez, tente de s’accrocher, mais ne parvient pas à inquiéter le solide leader. Dans le peloton, la bagarre est intense avec Dani Predrosa (Honda), Danili Petrucci (Ducati Pramac) et Cal Crutchlow (Honda LCR) et au final, c’est le britannique qui l’emporte avec une quatrième place.
Triomphe de l’espagnol Jorge Lorenzo (Ducati) devant le local leader du Championnat et Valentino Rossi sur la troisième marche du podium. Un cinquième succès en terre catalane qui porte son palmarès à 46 victoires en catégorie reine.
Avec seulement treize pilotes ayant rallié l’arrivée soit la moitié du plateau, cette course est à bannir pour certains. Les nombreuses chutes ont desservi quelques pilotes bien placés au championnat, mais profitent surtout aux outsiders qui scorent presque a toutes les épreuves. Les comptes commencent dès lors à prendre leur importance. Le Français Johann Zarco (Yamaha Tech3) a fini 7e devancé par l’Espagnol Maverick Vinales (Yamaha).