FORMULE 1 Père et fils, une transmission pas toujours gagnante

FORMULE 1 Père et fils, une transmission pas toujours gagnante

L’arrivée du jeune Mick Schumacher, fils du grand Michael chez Hass en 2021 est la suite logique d’un fils de pilote de haut niveau. Les chiens ne font pas des chats, et il est toujours difficile pour les parents d’éloigner leurs enfants d’un sport qu’ils côtoient au quotidien. Souvent, dans les valises de leurs pères lors des compétitions, ils sont imprégnés par défaut et ne pensent qu’à suivre leurs traces. Mais biensûr, ce n’est pas le seul duo potentiel père-fils à être généré par la puissante machine Formule 1, certains des noms emblématiques et des exemples moins connus du passé comme du présent ont essayé ou ont réussi à honorer leur statut privilégié, et ce n’est pas fini…

Sur les 774 pilotes qui ont participé à une course depuis 1950, seuls 13 sont la progéniture d’autres pilotes. Si le fait d’avoir un père célèbre a certainement ouvert des portes (et des opportunités de parrainage) à de nombreux jeunes coureurs, cependant, le poids de l’attente a également bloqué plusieurs carrières prometteuses.
Le père et le fils les plus titrés à avoir couru en Formule 1 sont Graham et Damon Hill, qui comptent trois championnats du monde à eux deux. Graham Hill a remporté le titre en 1962 et 1968, tandis que son fils Damon a triomphé en 1996, plus de 20 ans après la mort de son père.

Photos : Imago Images/AFP/Reuters/LAT Photographic/Getty Images/DR

Keke et Nico Rosberg, ont respectivement remporté leurs titres en 1982 et 2016. Ce sont les seuls pères et fils à avoir tous deux remporté le titre de Champion du Monde. Fils également d’une célébrité de Formule 1, Jacques Villeneuve est le seul autre fils d’un pilote de F1 à remporter le titre, un exploit que son célèbre père Gilles, tué au sommet de sa carrière en 1982, n’a pas eu la chance de réussir.
Cependant, tous les fils de champions du monde n’ont pas imité leurs célèbres pères. Le pilote brésilien Nelson Piquet a remporté trois championnats du monde, mais son fils Nelson Jr. n’a terminé qu’une seule saison complète de Formule 1 avant de quitter le paddock pour son rôle majeur dans la fameuse controverse «Crashgate» au Grand Prix de Singapour 2008. L’américain Michael Andretti n’a pas non plus été à la hauteur des exploits de son célèbre père en Formule 1. Le fils du Champion du Monde 1978 Mario Andretti a terminé moins d’une saison avec McLaren en 1993, bien que son record aux USA ait été beaucoup plus accompli avec un titre en Indy. Le triple champion du monde australien Jack Brabham a fait des émules parentales avec deux fils qui ont atteint la Formule 1, mais seul David qui a couru en 1990 pour l’équipe fondée par son père s’est qualifié pour une course.
Sur la grille actuelle, le néerlandais Max Verstappen et le danois Kevin Magnussen ont tous deux éclipsé les résultats plus modestes de la Formule 1 de leurs pères qui officiaient dans les années 1990. L’espagnol Carlos Sainz Jr, fils de l’illustre Carlos Sainz multiple champion de rallyes fait preuve de solides performances au volant d’une McLaren et attendu chez Ferrari pour la saison prochaine, il devrait enfin sortir de l’ombre de son célèbre père.

Un héritage lourd à porter

Le duo britannique Graham Hill et Damon Hill est entré dans l’histoire en tant que premier père et fils à remporter les championnats du monde de Formule 1.
Graham a été couronné champion en 1962 avec BRM avant de terminer à nouveau au sommet en 1968 avec Lotus, une équipe perturbée après que ses coéquipiers Jim Clark et Mike Spence ont été tués plus tôt dans l’année.
Il a également été le premier pilote à remporter le fameux triple couronne, remportant les 24 Heures du Mans, les 500 miles d’Indianapolis et le Grand Prix de Monaco, un vrai champion !! Mais la tragédie allait frapper en 1975, lorsque Graham Hill et 5 autres membres de son équipe de Formule 1 Embassy Hill ont tous été tués dans un accident d’avion léger. Son fils Damon Hill, après avoir couru à moto, a assuré l’héritage de son père, remportant son seul titre de Champion du Monde en 1996, avec 22 victoires en course et 42 podiums dans sa carrière.

 

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Keke et Nico Rosberg sont un autre duo familial qui revendique des trophées dans les deux générations. Champion du Monde 1982 le finlandais Kéké Rosberg n’a remporté cette année-là qu’une seule course. Pilote rugueux et généreux, il a réussi à battre ses concurrents avec une Williams affublée d’un châssis médiocre. En suivant ses traces, le fils Nico a également fait irruption en Formule 1 avec Williams, faisant ses débuts au Grand Prix de Bahreïn 2006. Il a ensuite rejoint l’équipe Mercedes pour en 2010, où il a gagné en crédibilité pour avoir égalé et souvent surpassé son coéquipier Michael Schumacher entre 2010-12. Nico Rosberg, qui a couru sous la nationalité allemande plutôt que finlandaise comme son père, a remporté le championnat du monde 2016 après une belle passe d’armes avec son coéquipier Lewis Hamilton. Tout juste après son titre, il arrête définitivement sa carrière de pilote et quitte le paddock. Le duo canadien Gilles et Jacques Villeneuve a fait aussi les belles heures de la Formule 1. L’histoire de Gilles est parmi les plus tragiques que vous trouverez en Formule Un. Débutant chez McLaren, avant de rejoindre rapidement Ferrari, Gilles termine deuxième de son coéquipier Jody Scheckter au championnat des pilotes 1979. Malgré un palmarès relativement peu étoffé (six victoires), le pilote canadien est doté d’un style hautement spectaculaire. Vénéré par Enzo Ferrari, il était sûrement un futur champion, mais à l’âge de 32 ans, il n’a pas survécu après une collision avec la voiture de Jochen Mass lors des qualifications pour le Grand Prix de Belgique 1982. Il est depuis considéré comme l’une des plus grandes légendes de la Formule 1. Son fils Jacques arrivera en Formule 1 en 1996 après une belle carrière au Etats-Unis auréolé d’une victoire aux 500 miles d’Indianapolis et du championnat Cart. Il rendit son père fier en remportant le titre de Champion du Monde un an plus tard avec Williams, il continuera encore près d’une décennie avant de quitter la Formule 1 en 2006.

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Le brésilien Nelson Piquet, l’un des grands piliers de la compétition a remporté trois championnats du monde de Formule 1 en 1981,1983 et 1987 au cours d’une illustre carrière, dont deux avec Brabham et un avec Williams.
Son fils Junior n’a jamais réussi aussi bien sa carrière en Formule 1, il participe pourtant à 28 Grand Prix, pour un podium marqué. Il fut sorti par la petite porte après le scandale du « crashgate », où il a délibérément mis sa Renault dans le mur au Grand Prix de Singapour 2008 au profit de son partenaire et futur vainqueur de la course Fernando Alonso.
Pour le duo américain Mario et Michael Andretti, le mimétisme fut loin d’être flagrant.
Mario Andretti est un nom synonyme de course automobile. Faisant 128 départs en Formule 1, il a remporté 12 victoires en course et a remporté le Championnat du Monde 1978.
Parmi une foule d’autres records, il reste le seul pilote à avoir remporté l’Indianapolis 500 (1969), le Daytona 500 (1967) et le championnat du monde de Formule 1. Il a également été la seule personne à être nommée pilote de l’année aux États-Unis en trois décennies (1967, 1978 et 1984).
Son fils Michael a également eu un bref passage en Formule 1, apparaissant pour McLaren en 1993 au coté du brésilien Ayrton Senna, réalisant tout juste un podium en Italie à Monza.
Les japonais Satoru et Kazuki Nakajima ont laissé quelques traces en Formule 1. Satoru a courru 5 saisons pour Lotus et Tyrrell avant de partir en 1991 avec 16 points à son actif.

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Une histoire similaire pour son fils Kazuki, qui a réussi neuf points en trois saisons avec Williams. Il n’a jamais pu vraiment s’établir dans l’équipe anglaise, confronté à un coéquipier très rapide.
Pour le duo néerlandais Jos et Max Verstappen, le père, est considéré comme un vétéran, profitant de divers sorts en Formule 1 entre 1994 et 2003, avec Benetton, Simtek, Footwork, Tyrrell, Stewart, Arrows et Minardi. S’il n’est pas encore champion du monde, son fils Max Verstappen fait déjà figure de pilote expérimenté. À 23 ans, le Néerlandais de RedBull a déjà fait mieux que son pilote de père Jos.
Plus jeune vainqueur de Grand-Prix de l’histoire à 18 ans 7 mois et 15 jours à Barcelone 2016, Max est également le pilote le plus jeune à avoir pris le départ d’un Grand-Prix, avoir marqué des points et à être monté sur un podium. Futur Champion du Monde et difficilement apprivoisable, il dispose déjà de 9 victoires dans sa besace. Le Danemark en Formule 1 n’est pas en reste avec Jan et Kevin Magnussen. Jan, pilote McLaren et Stewart à l’orée des années 2000 n’aura jamais réussi à trouver sa place en Formule 1 malgré une belle réputation. La tâche de son fils, Kevin n’est pas plus aisé, après McLaren, il pilote une Hass, mais sa monture connue pour ses problèmes de freinage ne lui permet pas de s’illustrer. Il sera sans volant pour la saison prochaine, l’écurie Hass a décidé de changer de pilotes et officialisé son futur duo pour la saison 2021.

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