En clôture de cette fashionweek haute couture de Paris, la maison Valentino a pris ses quartiers dans le cadre prestigieux de l’hôtel Salomon de Rothschild, une grande maison de ville parisienne située à quelques pas des célèbres Champs-Élysées dans le 8 e arrondissement, pour présenter sa nouvelle collection automne-hiver 2019-2020. Le directeur artistique Pierpaolo Piccioli a offert une collection qui porte à réflexion sur la capacité de rapprochement malgré l’antagonisme des styles.
Le glamour reste omniprésent chez Valentino, quel que soit le style choisi. Le mélange des genres et des années révèle une certaine liberté du corps et des carcans sociétaux. Le mannequin est mis en valeur tout comme le vêtement, une prouesse chère au couturier. En faisant défiler un melting-pot de modèles de tout âge et de toutes origines (Anok Yai, Lauren Hutton, Cecilia Chancellor, Georgina Grenville, Hannelore Knuts, Lineisy Montero, Saskia de Brauw Adut Akech et Gigi Hadid), Pierpaolo Piccioli met en avant ces femmes qui en défilant laissent une trace sur la diversité à travers la mode „La seule façon de rendre la couture vivante aujourd’hui est d’embrasser les différentes identités et cultures féminines“ décrit-il.
Extravagant dans le style proposé, le show Valentino célèbre à merveille cette diversité faite de couleurs, de formes et de matériaux spécifiques comme des plumes, des drapés, des fleurs, des imprimés ainsi que des tissus transparents… Les mannequins ne sont pas en reste et leurs différences sans codes les mets tous sur un pied d’égalité. Au public d’y coller l’histoire qui leur sied le mieux.De l’organique au dramatique, ce show est composée de vêtements aux broderies florales avec des couvre-chefs surdimensionnés du plus bel effet. Inspiré par le photographe de mode Irving Penn dont les natures mortes et la diversité culturelle en ont fait une légende, Pierpaolo Piccioli joue dans la même cour avec un focus sur le côté humain de la mode. Entouré de motifs pittoresques, le cadre du défilé se compose d’une succession de salles d’inspiration Empire, remplies d’arbres à la fois verdoyants et succulents dont la hauteur frôle le plafond du spectacle.
Les mannequins passent et repassent ces salons dorés aux sons ambiancés de «Look of Love» de Dusty Springfield et de «Une femme naturelle» d’Aretha Franklin avant de se frayer un chemin à l’extérieur vers une serre exotique. La belle perception des couleurs proposée est mise en valeur avec des alliances de couleurs comme la lavande au citron vert et le bleu azur avec le vert émeraude. Jupes-culottes orange brûlé avec une chemise rose pâle et un pardessus de couleur écrue, tandis qu’une veste en plume oversize à la menthe vibrante s’associait exceptionnellement bien à une robe couleur rouge cramoisi et à des bottes couleur aqua. Toutes ces combinaisons de couleurs atypiques ont continué sur les visages des modèles.
La maquilleuse Pat McGrath a créé un kaléidoscope d’apparences comportant des arches scintillants sur les yeux aux sourcils blanchis. Adut Akech, la mannequin d’origine soudanaise, nouveau visage de Valentino, a clôturé le spectacle en portant un ensemble pourpre coiffé, tandis que Lauren Hutton a conquis le public sous les applaudissements, vêtue d’une robe vert émeraude, gris manteau et gants magenta pétillant.
Ce défilé haute-couture de Valentino a attiré de nombreuses personnalités et célébrités, dont le fondateur de la marque, Valentino Garavani en personne, âgé de 87 ans. Ce dernier était bien entouré par les stars dont Naomi Campbell, Gwyneth Paltrow et Céline Dion. Christian Louboutin, Heidi Klum, la chanteuse FKA Twigs et l’actrice Kristin Scott Thomas furent également présents au premier rang.