Depuis son arrivée chez Courrèges, Yolanda Zobel a fait mieux que juste redorer cette célèbre maison. Elle a aussi contribué par son génie au grand dépoussiérage sans perdre l’ADN maison et surtout en misant sur une vraie politique de durabilité responsable. Un succès indéniable qui redonne à la griffe parisienne ses lettres de noblesse.
Engagée sur le „no plastique“, la créatrice travaille désormais sur un vinyle innovant à base d’algues qui utilise 10 fois moins de plastique, un engagement vers une vraie politique de durabilité. „Notre nouveau vinyle n’est pas parfait, mais tant mieux, la durabilité n’est pas une destination, mais un processus de créativité et de plaisir “ La créateur a ajouté la peau de poisson pirarucu à son choix de matériaux, un animal protégé et aliment de base du régime alimentaire amazonien.
Pour ce défilé printemps/été 2020, exit le Triangle d’Or coutumier de la plupart des maisons de luxe pour offrir un show sur les rives du canal Saint-Martin, lieu de rencontre assez prisé du 10e arrondissement par toutes les générations. Un spectacle outdoor, sous la menace d’une pluie capricieuse qui a toutefois fois attirée de nombreux badauds entassés autour du canal pour suivre le spectacle même sans invitation. À la tombée de la nuit, le décor sous les lumières néons est impressionnant. Les mannequins sont arrivés sur une péniche remplie de fumée au son spécial de l’artiste R’n’B Lafawndah qui chantait un morceau créé par DJ Jeff Mills.
Les looks offraient aux spectateurs toute une nouvelle interprétation des plus grands succès de Courrèges. Beaucoup de robes en trapèze blanches, de vestes en vinyle courtes, de ballerines à arceau adaptés à la sensibilité d’aujourd’hui. Les hauts blancs étaient coupés à l’avant, montrant des éclats d’orange, les robes de trapèze étaient faites de matières fluides, plus flexibles et ouvertes sur les jambes. Les blouses composées de mélange de vinyle à base d’algues porté avec les ballerines aux hauts talons à plateforme en caoutchouc et des arcs démesurés surdimensionnés pouvant être noués autour de la jambe.
Des taches cutanées de couleur olive ont été cousues dans des vestes et des manteaux longs, apportant à la fois une texture rugueuse aux silhouettes et un symbolisme supplémentaire. Les couleurs oscillent entre l’orange fluo et le blanc, les silhouettes sont structurées, tout est bien en ordre, les mannequins, jeunes, amusants et prêts à faire la fête, mais avec le poids de leur monde littéralement sur le dos bien dans la tendance actuelle. Pour le final, tous les mannequins ontsalué le public sur un pont éclairé au néon au-dessus du canal.