La vidéo du premier défilé digital Chanel a été conçue par le duo de photographes Inez et Vinoodh. Un film qui débute en noir et blanc en plein quartier latin dans les rues de St Germain des prés, devant le club privé emblématique de la rive gauche des années 70, „Chez Castel „. En préambule, on suit un mannequin entrant dans ce fameux endroit iconique pour se diriger vers le vestiaire et ensuite sur la piste. 

Les couloirs faiblement éclairés du club, font office de podium. À ce moment précis, le film passe en mode couleur et laisse entrevoir toute la logistique des modèles partants défiler en toute décontraction dans un jeu de contrastes de belle facture.

Photos: Chanel/InezetVinoodh

„J’adore les contrastes, donc pour les pièces d’hiver plus volumineuses, je voulais un petit espace“, commente Virginie Viard en rajoutant, „Je ne sais pas si c’est à cause de l’époque dans laquelle nous vivons, mais je voulais quelque chose de chaleureux, de vivant. J’imaginais les mannequins faisant un spectacle pour eux-mêmes, allant de pièce en pièce, se croisant dans les escaliers, empilant leurs manteaux dans le vestiaire et montant à l’étage suivant pour se changer. Et j’ai pensé aux défilés dont Karl me parlait, à l’époque, il y a longtemps, lorsque les mannequins s’habillaient et se maquillaient. Alors, j’ai décidé d’aller chez Castel. J’aime tellement cet endroit pour ses nombreux salons, l’escalier en colimaçon, son bar, le voyage à travers ce lieu, son style de petite maison, où les mannequins peuvent se changer, s’habiller et se déshabiller, se maquiller ensemble et s’amuser comme une soirée entre filles.“
Melting-pot de deux atmosphères, la nouvelle collection automne/hiver démontre une certaine nonchalance de la femme libre qui assume le chic de la parisienne cool qui aime être élégante là ou elle se trouve. 

Photos: Chanel/InezetVinoodh

Du Tennant dans le défilé

A l’instar des années 70 ou presque tout était permis, Virginie Viard propose un vestiaire un tantinet excentrique à mi-chemin entre l’ambiance des sports d’hiver et une certaine idée du chic cool parisien. Entre les sports d’hiver et le vie urbain, il n’y a qu’un pas selon Chanel. Le vestiaire chaleureux de la montagne est retranscrit en ville avec des pièces classiques comme le tailleur (jupe ou pantalon) en tweed, mais porté avec de grosses bottes en fourrure synthétique. Les grandes gabardines couvrent avec justesse des petits shorts ou des jupes fendues à la hanche. Toujours fidèle a son black and white, quelques rajouts de brun, de fuchsia et de bleu viennent apporter un peu de chaleur. Prennent place aussi, les salopettes jazzy en satin blanc matelassé ou en tweed fuchsia brodé, avec des ceintures en cuir froncé à bouton-pression style années 80 et des bottes de lune shaggy, et des pulls avec les chiffres 5 et 22, correspondant aux numéros des parfums Chanel, arborant le style des numéros d’équipe.

Photos: Chanel/InezetVinoodh

La créatrice française rend hommage à l’androgynie chic de l’ancienne muse et mannequin de la maison Chanel pendant plusieurs décennies, Stella Tennant, avant sa mort subite en décembre dernier. Comme en témoigne, un ensemble kilt en tweed monochrome porté sur des leggings en laine et des tricots lumineux associés à un pantalon de sac Oxford et des chaussures plates, un look qui s’inspire largement du chic élégamment androgyne de l’ancienne égérie britannique.
„Aujourd’hui, certaines de ces silhouettes me font penser à l’attrait de Stella Tennant ; la façon dont elle portait certaines pièces, c’était tellement Chanel „, a déclaré Virginie Viard.

Photos: Chanel/InezetVinoodh

Photos: Chanel/InezetVinoodh