L’équipe de France féminine a remporté la finale de l’Euro 2018 battant la Russie 21-24, dans une salle comble toute acquise à leur cause. Après plusieurs places d’honneur, c’est le premier titre européen des Bleues déjà Championnes du Monde de la discipline, qui par la même occasion prennent leur revanche sur les championnes olympiques russes après leur défaite en finale des Jeux olympiques 2016. Une victoire méritée dans cet Euro de hand-ball, qui laisse transparaître les prémices d’une mainmise tricolore sur la planète handball.
Dans un Accor Arena hystérique, le premier acte fut donc un combat de tous les instants, où la vitesse du jeu russe faisait des merveilles avec l’ouverture du score d’Anna Sen mais face à des tricolores biens en place, elles furent régulièrement perturbées en laissant les françaises prendre et garder un léger avantage après l’égalisation de la jeune Estelle Nze Minko. En s’appuyant aussi sur une défense de fer, et une gardienne du même métal en la personne d’Amandine Leynaud, les bleues tiennent une dizaine de minutes avant que la meilleure joueuse du tournoi, Anna Vyakhireva et sa coéquipière Polina Kuznetsova prennent les choses en mains. Aidé par quelques échecs aux tirs des joueuses françaises dont Alexandra Lacrabère face à Anna Sedoykina, les russes passent en tête au tableau d’affichage mais avant la mi-temps, Amandine Leynaud en verve effectue des arrêts de folies face à Polina Kuznetsova tout en mettant Estelle Nze Minko dans des conditions idéales pour reprendre le leadership suivi d’une réalisation d’Alexandra Lacrabère.
De retour des vestiaires, les joueuses Orlane Kanor et Allison Pineau venaient enflammer ce début de deuxième acte et permirent à l’équipe de France de mener d’emblée sur des russes moins impressionnantes, l’écart montait à + 3 en faveur des tricolores. Ensuite une décision arbitrale après un penalty tiré par Allison Pineau dont le ballon est allé en pleine face sur le visage de la gardienne russe Anna Sedoykina expulsa la meneuse française vite affublée d’un carton rouge. Le public de Bercy avait beau se lever et crier mais la décision ô combien contestable du corps arbitral danois fut sans appel et ce sans l’aval des russes. Loin d’être déstabilisé par la chose, les bleues étaient envahies de rage et rendent coup sur coup aux joueuses russes. Ces dernières forçaient la cadence en profitant de leur supériorité numérique grâce à Anna Sen et Daria Dmitrieva face à la deuxième gardienne française Laura Glauser entrée en jeu après la pause et reviennent à une courte longueur mais la portière tricolore effectue les bonnes parades au meilleur moment pour bloquer le retour des slaves. Les minutes passent et Grâce Zaadi puis Manon Houette donnent de l’air à l’équipe de France sous les cris du public en transe.
En attendant, il fallait une Grâce Zaadi et une Manon Houette en pleine forme pour maintenir cette équipe de France à flots avec trois buts d’avance. Le public est debout, sentant que le sacre européen est à portée de main. Les défenses des deux camps devenaient le théâtre d’une bagarre rangée avec comme résultats beaucoup de jets de sept mètres, avec une certaine réussite pour la joueuse russe Anna Vyakhireva contrairement à Alexandra Lacrabère. À cinq minutes du terme, la salle de l’Accor Arena de Paris Bercy entrait en fusion. Les russes semblaient épuisées face au tempo désormais dicté par les filles d’Olivier Krumbholz, et on ne voyait pas comment ce premier titre de championne d’Europe pouvait échapper aux françaises qui déroulaient sans paniquer pour terminer la rencontre avec 3 points d’avance (21-24). Un premier sacre européen à domicile contre la meilleure équipe du monde dans un Euro de belle facture laisse entrevoir un certain mimétisme avec les garçons dans le jeu et les individualités. Chapeau à l’entraîneur charismatique qui a su redonner à l’équipe de France féminine la soif de victoires. Par ailleurs, ce titre est synonyme de sésame direct pour les prochains Jeux Olympiques de Tokyo. Bravo les filles !!