Le pilote français Sébastien Ogier a remporté pour la sixième fois son épreuve fétiche au terme d’une course maîtrisée de bout en bout. Une première victoire avec son nouvel employeur japonais qui le place désormais en haut du classement pilote.
Un rallye particulier amputé du fait de l’arrivée de la pandémie du coronavirus qui a eu lieu in extremis au grand désarroi de certains pilotes qui avaient émis certaines réserves sur leur participation à l’épreuve mexicaine. Toutefois, le sextuple champion français a encore dompté les routes „Guanajuas“ avec sa nouvelle monture comme en 2013, 2014 et 2015, avec Volkswagen, 2018 avec Ford et l’an dernier au volant de la Citroën C3.
Un succès limpide avec une maîtrise parfaite face à des adversaires coriaces, mais décontenancés.
Dès la première journée du rallye, le pilote Toyota était au-dessus du lot et partait loin devant. Dès la 4e spéciale, le français impose un rythme soutenu sans accrocs. Ses adversaires n’ont pas eu le même constat. Chez le constructeur coréen Hyundai, c’est la bérézina : Dani Sordo (Hyundai) out dès la toute première spéciale affublé par des problèmes de radiateur, le champion du monde estonien Ott Tanak (Hyundai) commettait une erreur dans la spéciale suivante, endommageant sa suspension et le belge Thierry Neuville (Hyundai) en proie à ses soucis électrique l’obligeant à stopper immobiliser sa voiture. Chez Ford, les deux pilotes finlandais étaient bien à l’attaque sur une terre mexicaine qui convient toujours aux Fiesta. Profitant d’une position d’ordre de départ favorable Teemu Suninen (Ford) est très offensif et évite tous les pièges pour rester au contact du leader tout en maintenant un bel écart sur ses poursuivants.
Son compatriote et coéquipier Esapekka Lappi (Ford) également en lice pour se battre devant a vu ses espoirs partir en fumée à l’issue de la 7e de la journée. Sa Ford Fiesta s’est enflammée et malgré la rapidité des secours, le véhicule a été consumé entièrement par le feu. „Je ne sais pas ce qui s’est passé ! Nous roulions bien et nous nous battions pour le podium, donc c’est une très grosse déception pour nous et pour toute l’équipe. Mais tout le monde va bien, et c’est la chose la plus importante „, confiait le pilote finlandais. Pour les deux autres pilotes Toyota, Elfyn Evans est handicapé par sa position de départ et le jeune Kalle Rovanperä continue son apprentissage sans commettre de fautes. Toutefois, ces derniers n’arrivent pas à avoir une bonne pointe de vitesse pour prétendre à la victoire.
La journée de samedi fut une bonne période de gestion pour le pilote français qui tout en gardant un rythme soutenu ,contrôle ses rivaux. Chez Hyundai, la remontada de l’estonien est palpitante, ce dernier à en point de mire Teemu Suninen pour la deuxième place. De son coté, Thierry Neuville, repartant en Rally 2 suite à son abandon, accumule les temps scratch dans l’espoir de marquer quelques points sur cette épreuve. Après que les instances eurent décidé d“écourté l’épreuve mexicaine, en privant les concurrents d’une Power Stage au terme de laquelle certains d’entre eux comptait bien inscrire quelques points de bonus, la messe était dite. Les efforts du belge de Hyundai sont vains malgré sa belle pointe de vitesse et ses 8 meilleurs temps du week-end.
Sébastien Ogier :
„Bien sûr, une victoire est une victoire, mais celle-ci est totalement différente des autres, car cette compétition n’aurait pas dû avoir lieu ! La protection de la vie humaine devrait être au-dessus de tous les autres intérêts. Si nous mettons les fans en danger, la victoire ne vaut rien.“
„Je suis heureux d’ajouter une deuxième place à mes résultats pour Hyundai Motorsport. C’est mon premier vrai rallye sur route de terre avec ma nouvelle l’équipe, et je pense que nous avions une chance de gagner ce week-end. L’accident de vendredi matin était mon erreur et j’en assume l’entière responsabilité. Nous avons ensuite essayé de tirer le meilleur parti du reste de la course, et nous avons réussi à récupérer lentement des positions. C’était un événement exigeant pour de nombreuses raisons et assez difficile mentalement.“
„Je suis très content de ce que j’ai réussi à faire ici ce week-end et je suis très fier de ramener ce bon résultat pour l’équipe. Après la Suède ça n’allait pas trop bien et mon équipe m’a demandé d’avoir un peu plus de rythme ! Je pense que ce week-end a été une bonne poussée pour moi et nous avons réussi à être très fiables, ce qui était important. Bien sûr, cela aurait été bien de prendre la 2e position, mais Ott roulait très vite et nous avions quelques problèmes de freins . Cependant, je crois que nous avons montré que le potentiel est là et j’espère continuer sur cette lancée dans les prochains rallyes.“
Thierry Neuville :
„Ce n’était pas notre week-end, cet abandon sur panne électrique est regrettable parce que nous avions une belle pointe de vitesse. Nous pouvions le gagner, ce rallye. Mais rien n’est perdu. Nous allons mettre tout en œuvre pour revenir plus forts, avec une voiture plus fiable. L’avantage, c’est que nous ne serons plus les premiers sur la route lors de la prochaine épreuve. „
Le suédois revenu avec un programme en WRC 2 le suédois, Pontus Tidemand (Skoda) a été intraitable sur les pistes mexicaines. En l’absence du leader de la catégorie Mads Osberg (Citroën), il fut de loin le plus véloce face à une armada de pilotes Hyundai. Prenant les commandes de la course d’emblée l’ancien champion du monde WRC-2 2017, il n’aura cesse d’augmenter son avance au volant de sa Skoda Fabia R5 Evo pour s’imposer largement dans cette catégorie devant le pilote russe Nikolay Gryazin (Hyundai) restant enfin sur ses roues et plus loin le pilote norvégien Ole Christian Veiby (Hyundai) victime de soucis mécaniques. .
WRC 3 : Marco Bulacia en surclassement
Rapide et sans pitié, le pilote bolivien Marco Bulacia aura bien sü tirer toute la quintessence de sa Citroën pour décrocher un succès sans contestation avec plus de 4 minutes d’avance sur son dauphin Emilio Fernandez. En remportant la majorité des spéciales disputées et en profitant aussi des mésaventures de ses rivaux qui n’ont pas pu suivre le rythme, il devient un candidat sérieux au titre final. Court leader en début d’épreuve, le jeune norvégien Olivier Solberg (Volkswagen), continue son apprentissage mais une faute dans la fameuse spéciale d’El Chocolate, le contraint irrémédiablement à l’abandon. Un abandon qui ne profitera pas au chilien Alberto Heller (Ford) lequel tapait avec sa Ford Fiesta. Le local Ricardo Trivino (Skoda) hérite de la dernière marche du podium après la pénalité du pilote polonais Kajetan Kajetanowicz (Skoda). Favori et héros local, le mexicain Benito Guerra (Skoda) fut victime d’une panne de boite de vitesses mais en repartant en Rally2 le lendemain de son abandon, il parvient à se classer 5e.
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