Une première étape difficile le vendredi ou la terre très glissante conjugué avec une visibilité aléatoire à travers les grands arbres a largement entravé les velléités des pilotes. À ce jeu-là, c’est l’estonien Ott Tänak et sa Toyota qui sortent du lot. Ils ont surnagé cette journée en accomplissant une performance impressionnante avec une telle adresse qu’il passa au travers de tous les pièges, tout en augmentant son avance.
Il remporte trois des six étapes de la journée pour posséder en fin d’étape, une avance confortable de plus de 22 secondes sur ses rivaux directs aux championnats. Le français Sébastien Ogier (Citroën), termine cette dure journée devant le finlandais Jari Matti Latvala (Toyota) et le belge Thierry Neuville (Hyundai) leader du championnat qui limite les dégâts dans ces spéciales particulièrement difficiles au sein de la forêt chilienne.
Pour les autres, le britannique Kris Meeke (Toyota) mécontent de son manque de rythme termine toutefois en 5e position devant le nonuple champion du monde français Sébastien Loeb (Hyundai) qui n’a pas rouler sur terre depuis 2013 mais qui se se démonte pas en signant même un deuxième meilleur temps dans l’avant-dernière spéciale. Quant au Ford, elles suivent de loin avec le Gallois Elfyn Evans et Teemu Suninen loin de leur niveau dans ces nouvelles spéciales sud-américaines. Le Norvégien Andreas Mikkelsen (Hyundai) performant en tout début de journée à sombré en fin de journée avec des erreurs et un retard suite à un tête à queue contre une barrière de l’étape urbaine dans la super spéciale. L’intermittent pilote italien Lorenzo Bertelli (Ford) de retour sur la terre suit son chemin sans erreur mais se retrouve handicapé par son manque de roulage ces dernière années.
La deuxième journée se dispute au soleil, mais le brouillard fut omniprésent dans certaines spéciales rendant la visibilité difficile par moments. Ott Tänak, toujours aussi dominateur augmente son avance le matin et gagne plus de 12 seconde sur son poursuivant Sébastien Ogier. Ce dernier n’a pas vraiment le rythme pour surclasser le véloce pilote Toyota et se voit même menacé par le retour des pilotes Hyundai avec un Thierry Neuville en pleine verve offensive qui passe même Jari Matti Latvala pour la troisième place en réduisant l’écart avec le français à seulement 1,4 secondes. Mais coup du sort, le pilote belge part à la faute et perd la maîtrise de sa Hyundai en haut d’une crête franchie à pleine vitesse. La voiture est propulsée dans une série de tonneaux impressionnants pour finir disloquée au milieu de la route. Le pilote et son copilote Nicolas Gilsoul ont pu s’extraire de l’épave sans aide, mais ils ont ensuite eu besoin de soins médicaux. Au vu de l’accident, ils s’en sortent très bien et les organisateurs ont confirmé qu’ils n’ont subi aucune fractures ni blessures.
Dans l’intervalle, Jari Mari Latvala a failli perdre le contrôle de sa Toyota sur la même crête, mais c’est passé juste. Avec le forfait soudain du leader du championnat, les places d’honneur sont disputées âprement et le seul à progresser, c’est Sébastien Loeb. Le français a bien pris la mesure de sa Hyundai et se montre le plus rapide de l’après-midi. Il se débarrasse du finlandais pour échouer à quelques encablures de son compatriote rival et néanmoins ami Sébastien Ogier. Kris Meeke part à la faute et perd énormément de temps en repartant sans pare-brise, tombant au 11e rang. Elfyn Evans et Teemu Suninen, les deux pilotes Ford M-Sport n’évoluent guère et occupent les cinquièmes et sixièmes places. Une place que vise le coéquipier finlandais du champion du monde Esapekka Lappi (Citroën) après s’être débarrassé d’Andrea Mikkelsen (Hyundai) très lent ce samedi.
Pour l’épilogue de dimanche, hormis la victoire largement promise à Ott Tänak tous les regards se tournent vers les accessits avec les deux français en bagarre pour la place de dauphin. D’emblée, l’alsacien se montre offensif en réduisant un peu l’écart, le champion du monde réplique par la suite tout en maîtrisant la remontée de son compatriote pour terminer cette épreuve avec seulement un peu plus de 7 secondes d’avance sur le vétéran pilote Hyundai qui rend une excellente copie à son constructeur avec pas moins de cinq meilleurs temps en spéciale alors qu’il découvrait la terre sur sa monture. Engagé par Hyundai pour prendre des points aux autres écuries, Sébastien Loeb a parfaitement rempli sa mission. Ott Tänak (Toyota) a remporté haut la main l’inédit Rallye du Chili, sixième manche du Championnat du monde (WRC). Le pilote estonien a pris les commandes dès la deuxième spéciale sans jamais être inquiété. Il s’impose devant les deux français Sébastien Ogier (Citroën) et Sébastien, Loeb (Hyundai) lequel signe son premier podium avec Hyundai.
Avec désormais 122 points, Sébastien Ogier reprend la tête du classement des pilotes au Belge Thierry Neuville (Hyundai) (110 points). Ott Tänak devient 2e avec 112 points.
„C’était très important pour l’équipe après deux déconvenues successives alors que nous étions en tête „, insiste Ott Tänak en rajoutant : “ Nous prouvons de nouveau que nous avons ce qu’il faut pour gagner. Il faut continuer sur cette lancé, nous ce qu’il faut et nous pouvons le faire ! „
“ Je suis très heureux de pouvoir me battre avec lui,“ se félicite Sébastien Loeb, 45 ans, une fois la ligne d’arrivée franchie. „Ça fait longtemps que je n’avais pas piloté comme ça, être à la lutte à ce niveau c’est magnifique ! „
„C’est une bonne seconde place après une bataille intéressante“, a réagi Sébastien Ogier, handicapé lors de la Powerstage par l’ouverture d’un extincteur dans sa voiture ! „Avec ce nouveau podium, nous confirmons notre très bon début de saison, très régulier qui se conclue aujourd’hui une belle opération pour le championnat.“
Enfin une vrai bataille dans cette catégorie Pro Si Mats Østberg a terminé la première étape en tête, une fuite au niveau des freins arrière de sa Citroën C3 R5 dès l’entame de la deuxième journée lui a fait perdre le leadership en laissant son plus grand rival finlandais Kalle Rovanperä s’envoler. Pourtant après sa mésaventure le pilote norvégien a signé la grande majorité des meilleurs temps dans la catégorie, sans toutefois reprendre assez de temps pour détrôner le jeune pilote Skoda très vaillant dans cette épreuve. Derrière ce duo intouchable, le pilote britannique du constructeur Ford, Gus Greensmith affublé par des ennuis technique sur sa Fiesta R5 et surtout moins dans le rythme termine ce rallye du Chili bien loin de ses deux adversaires.
La course WRC2 a été tronquée dès la première spéciale avec le pilote local favori Pedro Heller, auréolé de sa victoire en Argentine, qui part irrémédiablement en tonneau. La voie était donc libre pour son jeune frère Alberto, également sur Ford qui dut se battre à coup de secondes avec le rapide japonais protégé du Tommi Makinen racing, Takamoto Katsuta (Ford) tout au long de l’épreuve. Mais sous la pression du nippon, Alberto Heller se loupe dans l’avant-dernière spéciale du rallye et abandonne laissant la victoire à Takamoto Katsuta. Le Mexicain Benito Guerra, leader de la série WRC-2 prend la troisième place.