Encore préservée du tourisme de masse, car peu connu du grand public, la ville suisse de Bâle séduit par son habile mélange entre ancien et moderne. Nichée sur deux frontières (France, Allemagne) , nombreux sont ceux à ne consacrer qu’un bref arrêt à Bâle. Néanmoins, avec son joli centre historique et ses adresses à la pointe des tendances, Bâle se révèle comme une des villes les plus arty d’Europe.
Bâle, ville d’exposition est pourtant une ville business mondialement plébiscitée. Avec Art Basel, plus grand des rassemblements dédiés à l’art contemporain et l’incontournable Baselworld et ses montres attirent des visiteurs du monde entier. Pour ce dernier, la Suisse peut se targuer d’être le pays des horlogers.
Baselworld 2018 a confirmé ces derniers mois une reprise dans les exportations de montres suisses grâce à la demande croissante de l’Asie, où le marché des produits de luxe est reparti à l’avenant.
Dans cette ambiance de reprise, les animations sont reparties de plus belle. La créativité est toujours au rendez-vous et les manufactures japonaises poussent également leur avantage : Citizen, qui a réuni les marques suisses acquises il y a deux ans (Frédérique Constant, Alpina, Atelier de Monaco) sous un même « pavillon », face aux stands de la marque mère. Ce fabricant nippon de montres innovatrices de haute qualité utilise constamment la dernière technologie pour créer des espaces ingénieux dans lesquels il exprime sa propre approche horlogère originale. Pour son commémorer son centenaire, Citizen dévoile le mouvement Cal.0100 Eco-Drive qui est sans conteste le plus précis au monde (précision annuelle ± 1 seconde). Une présentation stylée en parfaite corrélation avec le show „LIGHT is TIME“ crée par l’architecte japonais Tsuyoshi Tane et ses 50 000 plaques arrière de montres flottant dans les airs offrant aux visiteurs une vraie expérience émotionnelle, créant un espace où le temps s’est arrêté. En outre, une arène artistique aux allures de mini-théâtre laisse le champ libre a des chorégraphies japonaises très abouties.
Une ville à taille humaine divisée en deux avec le Grand Bâle et son opposé le Petit Bâle qui se partagent les rives du Rhin. Si l’exubérante Mairie dont la couleur pourpre n’a d’égal que la beauté de ses peintures murales, la Cathédrale et son melting pot roman et gothique, construite entre le XIIe et le XVe siècle offre une vue imprenable sur le Rhin. La plupart des rues sont piétonnes et pourvus de nombreuses fontaines potables en forme de Basilic. Le centre-ville est interdit aux véhicules et de ce fait les nombreux tramways offrent la possibilité de parcourir toute la ville et ses alentours aisément.
Le Petit-Bâle est un quartier avec une ambiance „petit village“ Ce côté de la rive propose une abondance de restaurants de quartier stylés et de tables traditionnelles qui mettent en valeur les productions locales dans une ambiance dynamique assez cosmopolite. Pour passer d’une rive à l’autre, de petites embarcations sans moteur font la traversée en jouant simplement avec la force du courant.
Véritable joyau de Bâle, le centre historique se parcourt à pied. D’un monument à l’autre, sur les rives du Rhin ou dans ses rues piétonnes, on s’enthousiasme du nombre de musées que contient cette ville suisse-allemande. Avec ses bâtiments chargés d’histoire, de-ci de-là, Bâle est un lieu de paradoxe culturel. Ancrée dans l’air du temps, la 3 ème ville helvète se réinvente constamment et a surtout le pied dans l’expression artistique la plus avant-gardiste. Elle attire ainsi un tout autre type d’explorateurs urbains, un vrai laboratoire pour l’architecture moderne. Les architectes de renommée mondiale comme Frank Gehry, Mario Botta, Richard Meier ou Renzo Piano s’y sont illustrés tout comme le duo local Herzog et de Meuron devenus célèbres après avoir construit le stade des J.O de Pékin et la Tate Modern de Londres.
Par ailleurs, (encore un attrait de cette ville paradoxale), le street-art commence à avoir une certaine légitimité. Il n’est ainsi plus rare de croiser des œuvres street-art dans les galeries d’art. Désormais reconnu à travers le monde, les élus bâlois sont de plus en plus enclins à accepter les artistes urbains. Leur faculté à transformer des structures urbaines délaissées voire à réanimer des parties abandonnées a fait beaucoup pour aider à embellir certains lieux. Bâle n’en oublie pas ces nouvelles formes d’expressions artistiques alternatives. Le street-art peut surgir à tous les coins de rue, et pour peu que l’on s’intéresse à cette culture urbaine, il paraît difficile de savoir où donner de la tête, tant les œuvres, souvent éphémères, jaillissent à profusion. Sans ressembler aux villes cultes de street-art que sont ses voisines allemandes Berlin ou Hambourg, Bâle regorge de lieux artistiques dans sa vieille ville comme par exemple le Sommer Casino (ancien édifice daté du XIXème siècle reconverti en lieu artistique alternatif ). Véritables galeries à ciel ouvert également à deux pas de l’Hôtel de ville et du centre médiéval, les rues Gerbergässlein et Steinenbachgässlein, où l’on peut qu’être admiratif des grandes fresques représentant des musiciens du monde entier et des icônes scientifiques comme Léonard de Vinci, Marie Curie et Albert Einstein. L’épicentre bâlois des arts urbains, c’est le Port. Les quais sont laissés par les autorités aux artistes de rue pour leur permettre d’exprimer leur créativité !
En flânant en ville, une atmosphère calme ainsi qu’un cadre de vie épanouissant sautent aux yeux renforcés par le silence qui plane sur la ville en l’absence de circulation. Doté d’une richesse multiculturelle unique en Europe, Bâle ville pourtant policée et très business semble toujours prête à faire la fête même en dehors de la période du carnaval. Cité étudiante et cosmopolite par excellence, elle sait muter dès l’arrivée des beaux jours ou buvettes, cafés, restaurants et boîtes de nuit tournent à plein régime sans discontinuer. Car les bâlois savent vraiment s’amuser et c’est d’ailleurs l’un des charmes de cette ville surtout en période estivale.