Les Lamborghini sont et seront toujours des voitures sportives extrêmes. Cette marque iconique incarne les excès, avec des lignes ciselées, des moteurs rauques et un design audacieux. La nouvelle Huracán EVO ne déroge pas à la règle, mais apporte des nouveautés technologiques actives dans le but de proposer une voiture encore plus rapide mais surtout plus polyvalente.
En effet, si Lamborghini offre des puissances démoniaques à ces modèles, elle n’en fait pas pour autant une escalade comme certains de ses concurrents. Cela signifie en gros qu’il y a des compromis. La mécanique, le fameux V10 atmosphérique Audi, reste inchangé mais sa puissance gagne juste une trentaine de chevaux : la cavalerie passe à 640 ch et le couple à 600 Nm. Ainsi lotie, la Lamborghini Huracán EVO atteint les 100 km/h en moins de 3 secondes et dépasse les 325 km/h sur piste… Cependant, quasiment tous les autres composants matériels et logiciels de cette EVO ont été mis soit à niveau ou améliorés. Exit le système ALA (Aerodinamica Lamborghini Attiva) de la version Performante, qui permettait de vider le flux d’air afin de maximiser la vitesse en virage, et place à l’astucieux système de direction à quatre roues directrices de l’Aventador. Même sans la technologie ALA, la nouvelle configuration aérodynamique fixe de l’EVO génère beaucoup plus d’appui que celle de la version Performante.
Autre nouveauté, une nouvelle suspension active recalibrée et des aides à la conduite revues parmi lesquelles un système prédictif agissant en fonction du comportement du pilote. Avec davantage d’électronique gérant la dynamique du véhicule, les réglages du mode de conduite de Lamborghini sont encore plus „téléphonés“ Ils sont en parfaite interaction sur les performances de cette nouvelle Huracan ‚EVO. L’aérodynamique des parties avant et arrière est redessinée avec un échappement sport monté plus haut et un aileron intégré au-dessus du troisième feu stop pour une meilleure tenue de route. De visu, avec ses pare-chocs avant, spoiler et jantes spécifiques, ajoutés aux nouvelles prises d’air, ce modèle EVO est superbe.
À l’intérieur, un nouvel écran tactile de 8,4 pouces sur la console centrale remplace la plupart des boutons du système multimédia, des sièges et de la climatisation. La navigation, la commande vocale et Apple CarPlay sont inclus et en option, on peut commander un système de télémétrie à deux caméras pour analyser ses performances sur circuit. La finition est un mélange d’alcantara et de cuir avec quelques retours de couleurs correspondant à la peinture extérieure de la voiture. Du carbone en option est également disponible assortis du nouveau système d’éclairage ambiant personnalisable. Coté technologie, la belle italienne n’est pas avare du tout et bénéficie d’une unité centrale prénommée LDVI (Lamborghini Dinamica Veicolo Integrata) supervisant tous les aspects du comportement dynamique de la voiture, aidées par une batterie d’accélérateurs et de gyroscopes. Revue de détails: système de roues arrières directrices avec vectorisation du couple aux quatre roues, suspension active magnéto-rhéologique améliorée, système antipatinage pointu, transmission intégrale optimisée, réponse de direction améliorée… Sur route, en optant sur le mode Strada, la discrétion (sonore, bien sûr) est assurée avec des notes d’échappement suffisamment silencieuses pour un confort optimal. Sur la piste : le mode sport est conseillé pour commencer, car en restant en configuration Strada, le système limite les contrôles traction et stabilité, ce qui le rapproche du mode pluie, tandis que les vocalises d’échappement ne sonnent pas justes. Très permissif et assez amusant, car il autorise le drift avec des dérapages tout en contrôle dans tous les angles, un régal. Toutefois sur la piste, pour taquiner le chrono et „faire des temps“ le mode Corsa est le must. Calibré pour obtenir des temps de tours optimaux, il apporte toute sa technologie afin de ne pas glisser lors des gros appuis, et agit aussi sur le freinage, phénoménal. La boite double embrayage à sept vitesses, à la fois souple et rapide, effectue un excellent travail de montée en vitesse lors d’accélérations brusques en mode Sport, mais la fréquence des montées ainsi que les descentes ne se modifie pas en mode Corsa. C’est dommage, car elle pourrait être encore plus performante sur piste.
Voiture facile et prédictive, au niveau de la version ultime du modèle et sans doute encore meilleure tant son aisance et sa facilité de conduite sur piste est bluffante. C’est sans doute la plus conciliante des supercars actuelles et aussi l’une des plus performantes.