CYCLISME CLASSIQUE MILAN/SAN-REMO: C’est la“Primavera“ pour Julian Alaphilippe

CYCLISME CLASSIQUE MILAN/SAN-REMO: C’est la“Primavera“ pour Julian Alaphilippe

Bien qu’il fut le favori logique parmi les bookmakers, Julian Alaphilippe qui a pris le départ de la plus longue des classiques avec ses 291 kilomètres, n’était pas sûr à 100 % de vaincre ce monument. Mais après plus de sept heures de selle, le coureur français de Deceuninck-Quick Step a toutefois mis fin à son attente d’une grande classique, sous le soleil printanier du nord de l’Italie, en disposant des tous les favoris dans un final bien maîtrisé.

Un début de saison en apothéose pour le français, vainqueur de la „Strade Bianche“ et de deux étapes de Tirreno-Adriatico, Julian Alaphilippe signe un nouveau triomphe sur le sol italien: le plus prestigieux. Trois ans après Arnaud Demare, la „primavera“ revient en France. Le coureur de 26 ans de la formation belge Deceuninck-Quick Step, vainqueur en 2017 d’une étape à la Vuelta, a finalement explosé l’année dernière avec la conquête de la Fleche Wallone; de deux étapes du Tour de France et de la Classica San Sebastian. En s’imposant au sprint dans un final à suspense sur la Via Roma devant le belge Oliver Naesen (AG2R La Mondiale) et le polonais Michal Kwiatkowski (Team Sky), respectivement deuxième et troisième, Julian Alaphilippe a pris une autre dimension et désormais, il rivalise avec les meilleurs et ce n’est que le début… L’ancien champion du monde Peter Sagan (Bora-Hansgrohe) ainsi que l’actuel champion du monde, Alejandro Valverde (Movistar), doivent se contenter de la quatrième et septième place. Le meilleur représentant italien est le vainqueur sortant Vincenzo Nibali (Bahreïn-Merida) qui termine seulement huitième.

Photos: Steephill.tv/Milansanremo/Getty images/AFP/UCI/DR

LA COURSE

Après avoir passé presque toute la journée dans un peloton qui se contentait de calquer sa course sur les échappées, les équipes des principaux protagonistes ont pris le contrôle de la course à l’approche de la cote de la Cipressa, la première des deux montées clés dont le sommet se situe à seulement 21 km de l’arrivée. À partir de ce moment-là, les attaques ont commencé à couler, et c’est l’italien Niccolo Bonifazio (Direct Énergie) qui a pris les choses en mains en démarrant les hostilités, rattrapant même une moto lors de la technique et rapide descente au large de la Cipressa. Le transalpin a toutefois été rejoint avant d’atteindre l’entrée du  fameux Poggio. Le team Sky, dirigée par le gallois Luke Rowe, a frappé fort au fond du Poggio, établissant un rythme effréné dans cette montée de 3,7 kilomètres. Dès lors un écrémage se produit en bout de course. C’était tout simplement trop pour certains, beaucoup furent résignés sur ce dernier effort d’autres peinaient à pédaler. À domicile, Alberto Bettiol (EF Education First) s’est élancé à environ 2 kilomètres du sommet, mais le français Julian Alaphilippe a eu l’intelligence de se réveiller en contrant l’italien emmenant dans sa roue, Michal Kwiatkowski (Sky), Peter Sagan (Bora-Hansgrohe),  Alejandro Valverde (Movistar), Matteo Trentin (Mitchelton-Scott), Oliver Naesen (Ag2r-La Mondiale) et Wout van Aert (Jumbo-Visma).

Une fois au sommet, le champion sortant Vincenzo Nibali (Bahreïn-Mérida) acompagné de son coéquipier slovène Matej Mohoric, se sont lancés à leur poursuite en descendant vers San-Remo. C’était à la fois rapide et frénétique, et au milieu de ce qui semblait être une finale chaotique, le champion d’Europe Matteo Trentin a lancé une offensive à environ 2 kilomètres de la ligne d’arrivée en vain,  car vite rattrapé par le belge Vout Van Aert impressionnant d’aisance. Matej Mohoric tenta également sa chance avant le sprint, mais la décision du champion de Slovénie a vite cédé, laissant Peter Sagan dans la pire position possible, à 500 mètres de la fin, à l’avant de la course. Le triple champion du monde, toujours un peu convalescent, a payé le prix ultime en allant chercher Julian Alaphilippe par-dessus son épaule droite. Ce qui a permis au grimpeur Slovène Mohoric de dévier vers la gauche emmenant avec lui le coureur français en grande forme, qui a eu finalement le bon coup de reins pour remporter la plus grosse journée de sa carrière devant Oliver Naesen et Michal Kwiatkowski sur la via Roma. 

Photos: Steephill.tv/Milansanremo/Getty images/AFP/UCI/DR

„J’étais protégé, l’équipe avait entièrement confiance en moi“ a déclaré ravi Julian Alaphilippe – „Il me faudra un peu de temps pour comprendre ce que j’ai fait aujourd’hui … Nous avons rendu la course très difficile et j’ai toujours été concentré. Quand j’ai vu Mohoric partir, je me suis dit : c’est maintenant ou jamais ensuite je n’ai  commis aucune erreur de jugement, c’est incroyable ! „

Photos: Steephill.tv/Milansanremo/Getty images/AFP/UCI/DR