ALPINE: Entrée réussie et authenticité preservée de l’icône sportive.

ALPINE: Entrée réussie et authenticité preservée de l’icône sportive.

2017 - ALPINE A110 drive tests in Aix-en-Provence region

En reprenant les codes stylistiques de sa célébrissime aïeule la nouvelle Alpine A110 fait renaître une certaine passion pour cette marque en veille depuis des décennies.
Cette nouvelle Alpine (la seule) s’inscrit dans le cercle très restreint des voitures fermées revendiquant plus de 200ch pour a peine un peu plus d’une tonne (1103 kg). Certes, elle ne rivalise pas en la matière avec sa concurrente directe de chez Alfa Romeo, la 8c et ses 940 kg sur la balance, mais c’est la différence entre l’aluminium et le carbone sans oublier qu’Alpine n’a pas lésiner sur l’équipement de série pour sa berlinette.
A noter également que l’automobile a évolué en cinquante ans et l’embonpoint aussi… Cette nouvelle berlinette Alpine fait quasiment le double de poids que son illustre devancière.
Loin d’être une réplique de l’ancienne mais en s’inspirant assez librement de la championne dieppoise, l’A110 allie à merveille sportivité esthétique et goût de luxe. Pour les anciens, les lignes caractéristiques de l’A110 ont été respectées mais pour le reste, on passe à l’ère moderne dans tous les détails: gabarit plus imposant (4,18 m), moteur central , turbo, boîte séquentielle à commandes au volant, climatisation, GPS, ABS/ESP, direction assistée, airbags…

Photos: Renault

Stricte deux places, alors que l’A110 originelle était une quatre places (2+2), l’accès à bord ne nécessite pas trop de contorsions du corps mais le réglage de la colonne de direction n’est pas optimal. En outre le dossier du siège baquet ne se règle pas donc… L’habitacle est joliment dessiné et cossu avec de magnifiques sièges. Le petit volant à l’ancienne , la haute dose de carbone et le pédalier en aluminium ne manquent pas de faire leur effet, même si dans un souci de poids, peu de rangements disponibles et le tout reste très dépouillé. Sans atteindre les standards de Porsche en la matière, trop de mauvais plastiques „Renault“,  c’est simple, mais classe. L’instrumentation est 100% numérique,  avec un combiné digital variant selon les modes de conduite choisis avec un écran central qui renvoi des affichages spécifiques. Coté transmission, une boîte séquentielle à double embrayages à 7 rapports fait parti du package. Deux modestes coffres avant et arrière, de respectivement 100 et 96 litres. permettent le transport que quelques bagages légers.

Une aisance en toutes circonstances

En utilisation quotidienne, sur le mode „Normal“ la souplesse du moteur et le comportement de la transmission sont convaincants, tout comme la consommation, relativement faible dans ces conditions de conduite cool sur route ou autoroute. Sa légèreté et son aérodynamique n’y sont pas étrangers.
Avec son centre de gravité bas, de par la disposition intelligente du moteur devant l’essieu arrière et du réservoir d’essence derrière l’essieu et son empattement court, l’Alpine A 110 fait preuve d’une excellente agilité, mais faire corps avec, c’est tout le résumé des sensations qu’elle procure à son pilote. En mode „Sport“ Cette aisance hors du commun ne nécessite pas de temps d’adaptation. Aucun de temps de réponse, le couple est facile à doser et le train avant suit : la direction est à la fois très communicative et précise, les suspensions à doubles triangles avant et arrière absorbent les aspérités de la chaussée et les bosses de manière si efficace que les vitesses de passage deviennent vite hallucinantes. Le train arrière encaisse sans broncher l’avalanche de couple (320Nm dès 2000 tr/min) délivrée par Le bloc moteur turbo essence 1,8 litre. Lorsque les conditions d’adhérences sont optimales, il faut le faire exprès pour entamer une dérive. Mais que cela ne tienne l’A110 est tellement saine dans ses réactions et dans son équilibre que les limites peuvent être quelque peu dépassées. Peu sensible aux changements de caps cette berlinette ne demande pas à être pilotée avec anticipation afin d’en tirer toute sa quintessence. Le plaisir est à son apogée sur les routes sinueuses et les sensations délivrées de tout premier ordre avec un 0 à 100km/h effectué en 4.5 secondes à ras le bitume ! La boîte de vitesses double embrayage EDC à sept rapports est bien étagée et brille sa rapidité. Cet engin diabolique colle les passagers au siège à chaque accélération. Avec un touché plus que parfait, le ressenti à travers la direction est sensationnel.

Parcours de rallye pour l’A110

Le mode „Track“ augmente – trop – la sensibilité des gaz, annule l’action de l’ESP et amplifie le régime des changements de rapports en automatique. Avec ce mode, la conduite est encore plus bestiale ! Le freinage ne souffre d’aucun défaut, tant sur l’endurance que sur la commande progressive et peu assistée, et l’ABS reste discret. Malgré sa fermeté, le châssis sport se joue des compressions avec une étonnante facilité à mesure que le rythme augmente, au point de les aborder sans appréhension et dans un confort étonnant, loin la sensation „bout de bois“ propre à ce genre de sportives. Sur certains parcours de rallye, cette nouvelle Alpine comme mettra à mal bon nombre de GT plus puissantes. Les mouvements de caisse sont limités mais permettent d’apprécier les transferts de masse à leur juste valeur.

D’un peu moins de 50 000 euros la berlinette Alpine A110 s’affiche comme une belle concurrente à la Porsche Cayman, l’Alfa Romeo 4C et la Jaguar F-Type. Hormis certains matériaux perfectibles dans son habitacle, pari réussi pour le retour d’Alpine sur le marché. Conçue en France dans l’usine normande de Dieppe, et toujours dans le giron de Renault, Alpine offre un retour aux sources avec sa berlinette en gardant son ADN qui a fait ses lettres de noblesse. Basse, légère, très agile et  simple à piloter,  l’A110 signe en beauté l’entrée d’Alpine dans le segment des petites sportives premium

Photos: Renault